Côte d'Ivoire : l'atteinte à la liberté d'expression de retour

Par Gary SLM
Publié le 22 juillet 2016 à 17:42 | mis à jour le 22 juillet 2016 à 17:42

En Côte d'Ivoire, l'atteinte à la liberté d'expression est de retour. A l'occasion de la signature de la pétition internationale pour la libération du Président Gbagbo récemment à Yopougon, des militants du FPI ont été mis aux arrêts.

La liberté d'expression menacée en Côte d'Ivoire

La liberté d'expression est menacée en Côte d'Ivoire. A preuve, les militants Djandou Prospère, Messihi Jean Léopold et Djoman Gbata Ange Patrick, tous du Front Populaire Ivoirien (FPI) , ont été arrêtés le vendredi 15 juillet à Yopougon, une commune de la ville d'Abidjan, lors de la cérémonie de signature de la pétition internationale pour la libération de Laurent Gbagbo, lancée dans cette commune acquise à la cause du célèbre prisonnier de la Haye.

Accusés de "troubles à l'ordre public", ces militants risquent une peine pouvant aller jusqu'à un an de prison. Le lundi prochain, ils seront entendus devant le juge d'instruction. Ces poursuites ne sont pas du goût de Amnesty Internationale qui l'a fait savoir dans la déclaration suivante dont copie nous est parvenue: c'est une « atteinte à la liberté d’expression » dans le pays. « Des poursuites pénales pour de tels faits constituent un nouveau coup dur porté contre la liberté d'expression en Côte d'Ivoire où des membres de l'opposition sont fréquemment harcelés et leurs droits constamment bafoués (...) Etant donné la nature arbitraire de ces arrestations et des charges portées à leur encontre, les autorités doivent abandonner les poursuites contre ces trois personnes. Agir autrement risque par ailleurs de nourrir les craintes selon lesquelles il s'agit d'une nouvelle tentative pour intimider les dissidents et réprimer l'opposition», a déclaré Gaëtan Mootoo, chercheur sur l'Afrique de l'Ouest à Amnesty International, avant de poursuivre.

M. Gaëtan a ajouté ceci : « Continuer à cibler des opposants avec de flagrantes violations des droits humains ne peut pas servir la justice et la réconciliation nationale tant prônées par les autorités en Côte d'Ivoire ». Amnesty International rappelle que, dans ses articles 9, 10 et 11, la Constitution de Côte d'Ivoire garantit la liberté d'expression et les libertés de réunion et de manifestation. Nul ne peut, de ce point de vue, être inquiété pour ses opinions. De plus, la Côte d'Ivoire est partie au Pacte International des droits civils et politiques qui garantit la liberté d'expression et de réunion pacifique en ses articles 19 et 21.

Elle considère Djandou Prospère, Messihi Jean Léopold et Djoman Gbata Ange Patrick comme des prisonniers d'opinion simplement détenus pour avoir pacifiquement exercé leurs droits humains, dont ceux ayant trait à la liberté d'expression et de réunion. Ils doivent immédiatement et sans condition être libérés.


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