La réduction des coûts du transport annoncée pour ce lundi 1er août n’est véritablement pas encore effective sur le terrain. Les transporteurs rencontrés ce matin se disent tombés des nues par une décision gouvernementale prise sans mesures d’accompagnement.
La réduction des coûts du transport, une application mitigée
Ibrahim Diaby, directeur général du Haut conseil du patronat des entreprises de transport routier de Côte d’Ivoire (HCPETR-CI) avait annoncé le vendredi dernier la réduction des coûts du transport aussi bien à Abidjan qu’à l’intérieur du pays ? Ainsi, sur les lignes du district d’Abidjan, à l’exception de celles d’Anyama-Adjamé et Niangon-Adjamé, une baisse de 50FCFA sera appliquée. Quant à l’intérieur du pays, cette réduction part de 1000 F à 2000 F CFA. Cette décision semble être en parfaite adéquation avec la baisse des prix du carburant depuis belle lurette.
À titre d’illustration, les taxis communaux (wôrô-wôrô) devaient passer de 250 F à 200 F CFA. De même, le transport de l’axe Abidjan-Yamoussoukro deviendra 3.000 F au lieu de 4.000 F CFA. En ce qui concerne certaines villes de l’intérieur, cette baisse est pratiquée depuis fin décembre 2015. Mais là où le bât blesse, c’est que des transporteurs urbains de la capitale économique ivoirienne ne semblent pas concernés par cette décision. Force est de constater que des compagnies de transport intervilles ont baissé le coût de leur prestation depuis décembre. Cette nouvelle réduction ne ferait qu’entériner ce qui était déjà pratiqué, par certains d’entre eux sur le terrain.
Des transporteurs se braquent, les voyageurs livrés à leur sort ?
Mais pour ceux que nos reporters ont approchés ce matin, le constat est triste. Ils soutiennent que cette décision de baisser le coût du transport ne serait pas suivie de mesure d’accompagnement. Et lorsque nous avons évoqué le prix du carburant qui est passé à 570 FCFA à la pompe, l’un des chauffeurs de Gbaka (mini-car) a vertement martelé : « Ne vous laissez pas embobiner par ce qui se dit. Cette baisse dont on parle n’a jusque-là aucune incidence sur nos recettes. » Puis il ajoute : « Les propriétaires des véhicules que nous conduisons continuent de nous exiger des recettes élevées. Et le racket des policiers et gendarmes, censé prendre fin, continue de plus belle. Si le gouvernement veut véritablement que nous diminuions le transport, qu’il fasse le litre de carburant à 500 FCFA. »
Il y a tout de même des transporteurs qui acceptent d’appliquer la nouvelle tarification, mais seulement sur de courtes distances. Cette autre astuce de leur part fait que l’usager se voit contraint de toujours proposer un peu plus avant d’être transporté. La population ivoirienne est donc heureuse que le gouvernement d’Alassane Ouattara veuille réduire le coût du transport. Mais elle attend que cette décision soit coercitive afin de rendre effective son applicabilité sur le terrain. Faute de quoi, ce serait, une fois de plus, une coquille vide.