Gabon : Présidentielle, des écoutes des observateurs de l’UE font cas de fraudes

Par Gary SLM
Publié le 03 octobre 2016 à 16:06 | mis à jour le 03 octobre 2016 à 16:06

Les observateurs de l'UE envoyés pour superviser la présidentielle au Gabon ont tous été placés sur écoute. Ces enregistrements téléphoniques révèlent que cette mission européenne évoquait des fraudes massives en faveur d'Ali Bongo. Cet autre scandale a été révélé par le JDD qui a obtenu copie d'une vingtaine d'enregistrements.

Des observateurs de l'UE totalement à découvert ?

Les grandes oreilles gabonaises n'y sont pas allées de main morte pour anticiper sur toute surprise d'où qu'elle vienne. Ainsi, ces services secrets ont placé sur écoute les observateurs de l'UE qui s'étaient rendus au Gabon pendant la présidentielle. Mais le revers de la médaille de leur action est tout aussi éclaboussant qu'un gros pavé jeté dans la mare. Car « les conversations enregistrées révèlent de lourdes suspicions de trucage des résultats ». Selon Pierre B, responsable de la sécurité de la mission européenne : « Ils ont gonflé la population du Haut-Ogooué ! Ce n’est pas encourageant ». Avant d'ajouter : « Il y a eu des modifications de chiffres cette nuit sur Wikipedia. » La quasi-totalité de ces écoutes téléphoniques faisait état de fraudes massives au profit d'Ali Bongo Ondimba.

Ces enregistrements viennent confirmer le scepticisme longtemps affiché par l'Union européenne au sujet de l'élection présidentielle au Gabon. Toutefois, ces révélations pourraient mettre encore de l'huile sur le feu dans la mesure où la Cour constitutionnelle a confirmé la réélection d'Ali Bongo. Et ce, après une opération de recomptage des voix supervisée par des experts de l'Union africaine. Même si les partisans de Jean Ping s'obstinent jusque-là à ne pas reconnaitre la victoire du président sortant. Ces derniers s'activeraient pour faire plier l'échine à leur adversaire « par tout moyen ».

Notons que ces conversations révélées de l'UE pourraient mettre de l'eau au moulin de l'opposition. À en croire certains observateurs de la vie politique gabonaise, cette révélation serait faite dans le but de fragiliser davantage ABO qui vient à peine de former un gouvernement d'ouverture. Mais visiblement, le fils d'Omar Bongo semble avoir une longueur d'avance sur ses contradicteurs, du moins pour l'instant...


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