Que les clients des opérateurs de téléphonie mobile qui pensent communiquer en toute discrétion en Côte d’Ivoire se détrompent. Car Orange-CI, MOOV-CI et MTN-CI auraient installé des systèmes pour que toutes les communications soient entendues par les grandes oreilles.
Flagrant délit d’espionnage des opérateurs de téléphonie mobile
La communication par téléphonie mobile est si prisée en Éburnie que des oreilles indiscrètes s’en sont mêlées. En effet, un système d’espionnage aurait été installé par des opérateurs dans le but d’intercepter certaines conversations. Cette pratique qui se veut illégale aurait été demandée par les autorités ivoiriennes aux fins d’anticiper sur certains évènements. Ainsi, des hommes politiques aux citoyens lambda en passant par des opérateurs économiques, des journalistes ou toute autre personne communiquant via ces réseaux, l’écoute est systématiquement lancée. À en croire un expert français des interceptions téléphoniques : « La tâche est déléguée à des robots sémantiques qui reconnaissent des mots-clés, à des analyseurs de voix… »
Et pourtant, la législation ivoirienne interdit tout espionnage clandestin à moins d’une autorisation judiciaire ou administrative. Encore que l’écoute administrative ouvre la porte à toutes sortes d’abus qui tendent à museler certaines personnes. Aussi, l’identification imposée à tous les clients détenteurs de puces Orange, MTN, Moov ou tout autre réseau serait une façon inavouée pour permettre une traçabilité personnalisée du citoyen. De sorte que tout détenteur d’un numéro de téléphone mobile est totalement à découvert toutes les fois que sa puce est dans un téléphone, en marche ou même éteint.
Le récent scandale des écoutes téléphoniques au Burkina Faso et au Gabon impliquant des personnalités ivoiriennes indique éloquemment que nul n’est véritablement à l’abri des écoutes indiscrètes. Alors que dans leur cahier de charges, ces opérateurs de téléphonie ont obligation de « prendre les mesures propres à assurer la protection et la confidentialité des informations nominatives qu’ils détiennent, qu’ils traitent ou qu’ils inscrivent sur le module d’identification des Abonnés. Il n’est autorisé d’utiliser le fichier des abonnés à d’autres fins que celles caractérisant le traitement du service qu’ils exploitent. » Certains tentent cependant de nier le fait de l’existence de cette pratique mafieuse.