Afrique : quand Me Sidiki Kaba plaide pour la survie de la CPI

Par Gary SLM
Publié le 25 octobre 2016 à 15:04 | mis à jour le 25 octobre 2016 à 15:04

Sidiki Kaba s'est lancé dans une véritable opération de charme pour empêcher les États africains de sortir de la CPI. Le ministre sénégalais appelle les protestataires à trouver un consensus afin de rester liés au Statut de Rome.

Sidiki Kaba appelle les pays africains au dialogue

Le retrait de la Cour pénale internationale (CPI) est d'actualité en ce moment en Afrique. En effet, le Burundi et l'Afrique du Sud viennent de notifier leur retrait du Statut de Rome aux Nations unies. Aussi, face au risque d'un véritable effet domino sur le continent, Sidiki Kaba entend anticiper : « Il faut saisir cette opportunité pour engager un dialogue avec les États qui voudraient quitter la CPI. Pour cela, il faut écouter leurs appréhensions, leurs récriminations, leurs critiques. » À en croire le président de l'Assemblée des États partis au traité fondateur de la CPI, la justice universelle a toute son utilité eu égard aux différentes tragédies qui ont cours à travers le monde. Il convient donc de « donner une chance au dialogue, à la négociation » afin de « trouver un consensus dynamique ». Il tient également à mettre à profit le délai d'un an après la notification. Car il souhaite convaincre ceux qui ont déjà entamé la procédure de retrait de rester.

Les récriminations contre la CPI deviennent de plus en plus récurrentes en Afrique. Selon des observateurs, cette justice internationale serait un instrument des Occidentaux pour soumettre des leaders africains indociles. Ceux-ci en veulent pour preuve le fait que la quasi-totalité des poursuites serait dirigée contre des Africains. En outre, ces derniers comprennent mal que jusqu'ici, Fatou Bensouda n'a émis aucun mandat d'arrêt contre les autorités syriennes. Un retrait collectif des pays africains a donc été évoqué lors de certaines réunions de l'Union africaine (UA). De même, des États comme le Kenya, l'Ouganda, la RDC et bien d'autres sont quasiment sur le départ. Me Kaba voudrait donc saisir l'opportunité de la prochaine Assemblée générale des États partis qui se tiendra du 16 au 25 novembre à La Haye (Pays-Bas) pour avoir un dialogue franc et sincère.

De la compétence de la CPI

Notons que la CPI est compétente pour connaitre les crimes les plus graves qui touchent l'ensemble de la communauté internationale. L'article 5 du statut prévoit le crime de génocide, les crimes contre l'humanité, les crimes de guerre, le crime d'agression. Mais cette compétence reste subsidiaire, c'est-à-dire lorsque le fait incriminé n'est pas poursuivi dans l'Etat parti.

Voilà pourquoi Me Kaba plaide auprès des pays africains en ces termes : « Si chaque Etat jugeait, les crimes énoncés, la Cour pénale internationale seraient moins sollicitée, aurait moins de travail. Ainsi, l'Afrique jugerait les Africains sur le continent. » Le Sénégal et la Côte d'Ivoire sont les deux pays porte-étendard du maintien des pays africains à la CPI.


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