- Un retour de Henri Konan Bédié au pouvoir en Côte d’Ivoire en 2020 ? Cette hypothèse aurait plusieurs avantages pour les Forces Nouvelles. Elle positionnerait le PAN en seconde place pour éviter les feux de la rampe qui pourraient en gêner plus d’un. Remettre le sphinx de Daoukro en scène pour une revanche méritée et, après un délai convenu, redonner les rênes du pays à Soro Guillaume qui arriverait normalement sur le trône sans heurts, avec une image de dauphin naturel !! Voilà une idée qui germe dans l’esprit de certains membres de la naissante alliance PDCI – FN.
Ouattara commandite un sondage sur son successeur :
Au lendemain de sa large réélection en octobre 2015 à la tête du pays, le président ivoirien, Alassane Ouattara, assure qu’il ne briguera pas un troisième mandat en 2020. L’opinion publique et certains médias prêtent alors une stature de présidentiable à des responsables politiques. Guillaume Soro est cité tout comme Amadou Gon Coulibaly, tous deux du Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP). Le débat sur l’alternance en 2020 au profit d’un candidat du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) est réclamé par l’ancien président Henri Konan Bédié. Pour lui, 2020 est le « tour » de son parti de gérer le pouvoir d’état.
L’échéance à venir en 2020 fait beaucoup de remous ménage au sein de l’opinion publique ivoirienne. Les « pros » de tous les bords alimentent vigoureusement le débat. L’étincelle est au bord de l’explosion au niveau social , tant le panier de la ménagère est presque vide. Les fonctionnaires se lamentent sur leur sort en réclamant plus et la grande muette a cessé depuis belle lurette d’être muette. Elle fait crépiter les armes pour réclamer des millions de francs CFA au gouvernement.
Bref, le climat social est en ébullition maximale.
Dans ce tintamarre géant, 2020 alimente toutes les conversations du salon, des chambres conjugales, des bureaux et des « grins »…
Le président Ouattara sent noyer son pouvoir dans ce brouillard. Il essaye de couper court en répondant à la question d’un journaliste, à savoir, qui pourrait être son successeur au Rhdp en 2020 : Ouattara répond « le meilleur d’entre tous ».
Mais au fait, qui est ce meilleur où du moins à qui pense réellement Ouattara ? Ainsi, après le référendum, le président Ouattara reçoit en mi 2016 , Tidiane Thiam en présence de son avocat Jean-Pierre Mignard (qui lui a d’ailleurs présenté le président Macron) et deux autres personnes. Selon notre source, il a été question des futures échéances de 2020 en Côte-d’Ivoire ( nous y reviendrons).
À la suite de cette rencontre, le président Ouattara reçoit deux jours plus tard la chef d’orchestre de sa communication, Anne Meaux (Présidente et fondatrice d’Image 7, société de conseil en communication) et il commande secrètement un sondage sur certaines personnalités ivoiriennes pour les élections de 2020.
Ces sondages qui ne rassurent pas le camp du président Ouattara
Ainsi, en 2016 : du 19 octobre au 2 novembre, un sondage réalisé par Image 7 avec les services de IPSOS (une entreprise de sondages français et une société internationale de marketing d’opinion) en vue de connaître la personnalité politique la mieux placée à remporter les élections en 2020. À la grande surprise du président, c’est le PAN qui fait la course en tête (voir article sur le sondage).
Ce sondage, aussi a mis la cherté de la vie, la réconciliation et la corruption sont en tête des préoccupations de la population ivoirienne. Les seules données non prises en compte par ces instituts de sondages sont les éventuelles candidatures du président Gbagbo ou de son ministre Blé Goudé en 2020. Les cartes seraient alors redistribuées et le résultat du scrutin incertain. Mais en leur absence, c’est bien le PAN Soro Guillaume qui semblerait le mieux placé pour succéder à Ouattara.
Toutes ces hypothèses commencent à provoquer des migraines chez les dirigeants du RDR. Ils travaillent donc à pousser Ouattara à briguer un troisième mandat. Une telle décision du locataire du palais du plateau rendrait plus réelle la déchirure actuelle au sein du RHDP. Du PDCI au à l’USD, personne n’est disposé à accepter une telle éventualité. Mais pour fédérer autour de cette idée, le camp au pouvoir songerait à diviser aussi bien au PDCI que chez les pro-Soro. Y arrivera-t-il ?