Fécondité en Afrique : Quand la CEDEAO se plie au desiderata de Macron

Par Gary SLM
Publié le 24 juillet 2017 à 04:13 | mis à jour le 24 juillet 2017 à 04:13

Au sommet du G20 en Allemagne, le Président Macron indexait le taux de fécondité comme facteur d'appauvrissement de l'Afrique. Les parlementaires de la CEDEAO semblent donc se résigner à cette assertion en luttant désormais contre la forte démographie africaine.

Fécondité en Afrique, les consignes de Macron suivies par la CEDEAO

La capitale burkinabè accueillait, ce week-end, une rencontre régionale sur la démographie. Outre les 15 pays de la CEDEAO, les parlementaires de la Mauritanie et du Tchad ont tous répondu présents. Il était question, lors de ces assises, d'évoquer la baisse de moitié du taux de fécondité à l'horizon 2030. Et ce, par la limitation à trois du nombre d'enfants par femme africaine.

Ainsi, le PAN burkinabèSalifou Diallo, hôte de la cérémonie, a-t-il déclaré : « Les parlementaires de la Cédéao, de la Mauritanie et du Tchad ont convenu que, d'ici 2030, les parlements devaient inciter les gouvernements à mettre en place des politiques tendant à faire en sorte que chaque femme ait au plus trois enfants pour maîtriser le boom démographique. » Puis, il ajoute : « Il est urgent de contenir la poussée démographique dans l'espace Cédéao pour promouvoir un réel développement viable et durable. »

Cependant, certains observateurs s'interrogent sur "l'urgence" alléguée par l'Honorable Diallo. D'autant plus que quelques jours plus tôt, le président français Emmanuel Macron déclarait que les financements des bailleurs de fonds vers l'Afrique seraient englouties par le fait que les femmes africaines avaient en moyenne huit maternités chacune. Propos qui avaient suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux.

N'empêche que le président de l'Assemblée burkinabè poursuit en martelant : « Nous estimons que quand on a des taux de croissance économique des pays qui est de l'ordre de 5 à 6% avec un taux de fécondité située à 6 ou 7%, nous sommes dans une situation de démographie non maîtrisée. Et nous ne pouvons pas espérer de développement avec une telle situation. » Même son de cloche pour son homologue béninois, Adrien Houngbédji qui affirmait également : « C'est à nous qu'il appartient de définir l'équilibre optimal qu'il est indispensable de trouver entre la régulation des naissances et l'amélioration de la qualité de vie de la population active. »

Notons que le timing entre la déclaration de Macron et celles des parlementaires de la CEDEAO est très criant. A telle enseigne que cela s'apparente à une dictée de l'Occident aux Africains. Comme si les leaders africains n'attendaient que que le signal de leur puissance tutélaire pour prendre conscience de leurs réalités. Ou bien est ce la condition sine qua non pour recevoir le financement de Macron ?


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