Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian est en visite au Niger. Au cœur de ces échanges avec le président nigérien Mahamadou Issoufou, la force conjointe du G5 Sahel. Prévue pour démarrer ses activités d’ici à la fin octobre, elle attend toujours le financement qui devrait assurer son fonctionnement.
La force du G5 Sahel opérationnelle sans financement ?
La visite de Jean-Yves Le Drian au poste de commandement du secteur centre de la force du G5 Sahel à Niamey n’aura finalement rien changé à ses soucis financiers. Pourtant, la première opération de cette force devrait se tenir à la fin de ce mois. La France, partenaire principal du G5 Sahel, n’est cependant plus disposée à investir la somme initiale. Évaluer à 450 millions d’euros par an, Paris vient de revoir à la baise la facture de cette force antiterroriste. 250 millions d’euros, c’est le nouveau montant proposé par les Autorités françaises. Il faut toutefois préciser que cet argent n’est toujours pas disponible.
Pour l’instant, rien n’est sûr. La visite du ministre français a permis de constater les fortes attentes. Les locaux censés accueillir la force ne sont toujours pas prêts et le matériel pour la Direction de coopération de sécurité et de défense (DCSD) toujours pas disponible. Même si des assurances ont été données par le locataire du Quai d’Orsay, des inquiétudes demeurent tout de même.
L’ambassadeur français à l’ONU François Delattre a envisagé un financement de la part de l’organisation mondiale même si sur la question, les États-Unis restent réticents. Lundi, tout en déclarant que « cette menace terroriste nous concerne tous », il a annoncé une visite du Conseil de sécurité de l’ONU « du 19 au 23 octobre en Mauritanie, au Mali et au Burkina Faso ».
La France qui assurera la présidence tournante du Conseil de sécurité de l’ONU dans ce mois d’octobre pourrait sans doute faire bouger les choses, et le G5 Sahel jusque-là dans l’impasse pourrait être enfin opérationnelle.