C'est un scénario improbable auquel l'on assiste actuellement au Liberia. Le parti au pouvoir conteste les résultats du premier tour de la présidentielle pour fraude et accuse la présidente sortante Ellen Johnson Sirleaf d'ingérence.
Présidentielle, Ellen Johnson Sirleaf a-t-elle choisi son camp ?
Nouvelle accusation de fraude au Liberia après les résultats du premier tour de la présidentielle du 10 octobre dernier. Alors qu'il est admis au second tour du 7 novembre prochain, le parti au pouvoir, le Parti de l'unité du vice-président Joseph Boakai et deux autres formations politique ont, dimanche 29 octobre, contesté les résultats du premier tour. Ils disent vouloir saisir la commission électorale pour « des fraudes systématiques et à grande échelle ». Mais le plus surprenant, c'est que le Parti de l'unité dont est issue la présidente sortante Ellen Johnson Sirleaf accuse cette dernière d'ingérence dans le processus électoral.
Ils en veulent pour preuve une rencontre avec les responsables de la commission électorale au domicile de Johnson Sirleaf. Cette démarche pour le Parti de l’unité, le parti de tous les Libériens et le parti de la liberté « constituait clairement une ingérence dans le processus électoral et n’avait aucune base légale ni aucune justification ».
À une semaine du second tour qui doit opposer l'ancien footballeur Georges Weah, arrivé en tête du premier tour avec 39% des voix, et le vice-président Joseph Bokai crédité de 29% des suffrages exprimés, la commission électorale fait de plus en plus face à des contestations. La semaine dernière, après les accusations de fraude du parti de la liberté de Me Charles Brumskine, le président de la NEC, Jérôme Korkoya avait réfuté toutes allégations de fraude concernant les élections du 10 octobre. Il avait par ailleurs estimé que le vote pourrait être repris si la Cour suprême le jugeait nécessaire.