Dès l’entame de son adresse à la nation, le 31 décembre 2017, Alassane Ouattara a aussitôt évoqué la question de l’armée ivoirienne qu’il appelle à être une armée véritablement républicaine afin d’éviter d’autres mutineries.
Alassane Ouattara à l’épreuve de l’armée ivoirienne
Au debut du mois de janvier 2017, la Côte d’Ivoire avait connu une vague de mutineries qui ont fortement ébranlé les Institutions de la République. En effet, 8400 ex-rebelles intégrés à l’armée régulière revendiquaient à coups de canons et parades militaires, leur prime Ecomog de 12 millions de FCFA (18.000 euros) chacun qui leur avait été promise durant la guerre. Après avoir obtenu un premier acompte de 5 millions de FCFA, ils remirent les couverts en mai de la même année.
Le président Alassane Ouattara avait alors indiqué qu’il était « très meurtri » par cette indiscipline des militaires ivoiriens. Il n’a donc pas manqué de le souligner à nouveau dans son discours de fin d’année : « Le début de l’année 2017 a été marqué par de grandes difficultés, en particulier les mutineries au sein de l’armée, qui ont failli mettre en péril la paix et la stabilité que nous avons eu tant de mal à reconstruire, depuis 2011. »
Cependant, en sa qualité de chef suprême des armées, le président ivoirien entend mettre en oeuvre des reformes qui permettront aux Forces armées de Côte d’Ivoire (FACI) et à tous les corps assimilés d’être beaucoup plus professionnels. Ainsi qu’il l’a réitéré dans son allocution : « Notre objectif à présent, à travers la loi de programmation militaire, est d’accélérer l’amélioration des conditions de vie des forces armées, de restaurer la discipline, de la moderniser et de la transformer en une armée véritablement républicaine, c’est-à-dire une armée réconciliée dans ses différentes composantes. »
Notons que dans le cadre de cette politique de professionnalisation de la grande muette et du renouvellement des effectifs, 991 militaires se sont récemment inscrits dans une politique de départ volontaire, bénéficiant du coup d’un accompagnement de 15 millions de FCFA par individu.
Le ministre de la Défense Hamed Bakayoko est également à pied d’oeuvre pour ramener le calme dans les casernes et mettre fin à tous ces bruits de bottes qui se font de plus en plus assourdissants à l’approche de la présidentielle de 2020.
Toutefois, le cas des ex-combattants démobilisés demeure pour l’instant un casse-tête pour les autorités ivoiriennes, d’autant plus que ceux-ci ne cessent de menacer, revendiquant également des primes de guerre au même titre que leurs anciens frères d’armes.