Après les récentes altercations entre différentes factions de militaire à Bouaké, le gouvernement a déployé des avions MI-24, des blindés légers et des soldats pour quadriller la ville. Ce soutien militaire inquiète les populations.
La présence des MI-24 à Bouaké inquiète les populations
La vie reprend lentement son cours dans la capitale de la région du Gbêkê. Les activités économiques ont repris, les banques ont à nouveau ouvert et la population vaque à ses occupations. Mais ce qui inquiète la population, c’est le survol du ciel de la ville par des MI-24 et les chars stationnés à plusieurs coins des rues.
En effet, 24 heures après l’attaque de la base du Centre de coordination des décisions opérationnelles (CCDO) par un groupe de militaires du 3e bataillon, les autorités ivoiriennes ont décidé d’envoyer deux MI-24, des blindés légers et une centaine d’hommes à Bouaké. Le porte-parole du Gouvernement, le ministre Bruno Nabagné Koné a donné les raisons de ce déploiement, indiquant que ces mesures visent à rassurer les populations et sécuriser la ville.
Sur le terrain, la présence de ces renforts ne rassure pas du tout la population. L’inquiétude grandit au sein des populations d’autant plus qu’elles ne sont pas habituées à voir un tel dispositif militaire dans leurs ruelles. Pour les plus âgés, le survol de ces avions de guerre rappelle de tristes souvenirs de la guerre de 2002 où la rébellion armée endeuillait plusieurs familles. Les populations souhaitent la stabilité à Bouaké. Le ballet aérien ne rassure donc personne sur place.
À noter que lors de l’acquisition de ce matériel militaire en juin 2017, le gouvernement d’Alassane Ouattara a précisé qu’il n’y a pas à craindre pour une guerre entre Ivoiriens, cet enrichissement de l’arsenal militaire n’aurait que pour but de parer à d’éventuelles agressions extérieures. L’envoi de cet arsenal à Bouaké oblige à des interrogations sur l’usage que pourraient faire les soldats de ces aéronefs.