Depuis la marche de protestation organisée par l’opposition et soutenue par l’Église catholique contre le président Joseph Kabila, le 31 décembre dernier, les prêtres sont régulièrement traqués par le gouvernement congolais.
Joseph Kabila traque les prêtres en RDC
Les prêtres congolais ont perdu toute quiétude depuis les marches du 31 décembre 2017 et du 21 janvier 2018. Ils disent ne plus se sentir en sécurité à cause des multiples offensives de l’armée.
Le dimanche 4 février, un prêtre a, en effet, été arrêté par des individus armés non identifiés avant d’être relâché quelques heures plus tard suite à des enquêtes. Pendant la marche du 21 janvier, des soldats ont ouvert le feu sur des paroissiens, causant ainsi 6 morts. Un prêtre a témoigné avoir été dans l’obligation de ramper pour échapper aux tirs des policiers.
Ce regain de tensions en RDC est dû à la marche des citoyens congolais pour demander au président Joseph Kabila le respect de la Constitution. En effet, venu aux affaires à la mort de son père Laurent Désiré Kabila en janvier 2001, le président Kabila a assuré une transition avant d’exercer deux mandats. Depuis 2006, le président congolais a excédé la période normale de son mandat, mais ne veut pas céder le pouvoir ou du moins compte se présenter aux prochaines élections présidentielles. Ce que ne cautionnent pas certains responsables de l’opposition soutenus par les prêtres qui réclament une démocratie dans le pays.
De son côté, le gouvernement n’a pas apprécié l’ingérence des hommes religieux dans les affaires politiques. Le pouvoir a ainsi demandé aux religieux de s’occuper des affaires religieuses et non de la politique. « Jésus Christ n’a jamais présidé une commission électorale», a lancé Joseph Kabila à l’endroit des prêtres avant de passer plus tard à l’offensive.
Ces événements ne sont pas nouveaux dans l’histoire du pays. La République démocratique du Congo n’est démocratique que de nom. À ce jour, le pays a connu 4 présidents depuis son accession à l’indépendance. Parmi les trois présidents qui précèdent Joseph Kabila, aucun n’a cédé le pouvoir selon le mandat prescrit par les textes de la république. L’actuel homme fort du Congo ne fait qu’obéir aux préceptes mentaux qui lui ont été inculqués par ses prédécesseurs.