Le journal français en ligne Mediapart vient d’apporter de nouveaux rebondissements dans le procès de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, incarcérés au centre de détention de la Cour pénale internationale (CPI). Les chefs d’accusation qui sont imputés à l’ancien président ivoirien pourraient bien être requalifiés.
Le Procureur amené à « requalifier » les charges contre Laurent Gbagbo
L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo a été chassé du pouvoir le 11 avril 2011 par les forces françaises qui l’ont ensuite remis aux soldats pro-Ouattara. Incarcéré au nord du pays, celui-ci sera conduit quelques mois plus tard dans une autre prison. Dans la nuit du 30 novembre 2011, l’ex-président est en effet transféré aux Pays-Bas à Scheveningen, dans les faubourgs de La Haye où il doit répondre de ses actes.
Selon la Procureure de la Cour Pénale internationale (CPI) Fatou Bensouda, l’ancien Chef d’État aurait mis en oeuvre un « plan commun » en collaboration avec son entourage pour s’accrocher au pouvoir. Pour incriminer l’accusé, la Procureure a dressé quatre chefs d’inculpation, tous relevant de crimes contre l’humanité : meurtres, viols, autres actes inhumains et persécutions perpétrés durant la période postélectorale de 2010-2011.
Toutefois, après le passage des hauts gradés de l’armée ivoirienne et autres témoins à charge, l’accusation peine à mettre en évidence les éléments du « complot ». Quelques témoins, présents à la barre, ont tenu parfois des propos qui ne vont pas dans le sens du Procureur de la CPI.
Selon le média français, les juges auraient ainsi demandé à Bensouda de mettre à jour son mémoire dans un délai d’un mois pour justifier et mettre « à la lumière, des témoignages entendus et des preuves soumises au procès ».
En d’autres termes, cette requête de la Cour viserait à amener l’accusation à expliquer, dans la mesure du possible, que les preuves qu’elle a fournies appuient les différentes charges retenues contre Laurent Gbagbo.
Pour le tabloïd français, cette demande des juges semble presque suggérer à Bensounda de « requalifier les charges, voire de les abandonner » afin de sortir « la Cpi du piège qu’elle a contribué à construire et qui est en train de se refermer sur elle ».