Kouadio Konan Bertin dit KKB s’est particulièrement déchainé contre Henri Konan Bédié lors d’un débat sur RFI, ce dimanche. Pour l’ancien président des jeunes du PDCI, le président de son parti ne joue pas franc jeu avec ses militants quant à la prochaine présidentielle de 2020.
KKB s’en prend publiquement à Henri Konan Bédié
Le linge sale se lave en famille, a-t-on coutume de dire. Mais cette fois-ci, Kouadio Konan Bertin dit KKB a décidé de porter à la place publique ses récriminations quant au président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI). En effet, au cours d’un débat portant sur le parti unifié, Adama Bictogo (RDR), Jean-Louis Billon (PDCI), Méité Sindou (pro-Soro) et KKB (PDCI) se sont verbalement empoignés, chacun tirant la couverture de son côté.
Mais le dernier cité n’a pas été du tout tendre avec Henri Konan Bédié. Pour l’ancien député de Port-Bouët, « le PDCI-RDA n’a pas de problème d’alternance ». Pour lui, c’est le président de son parti qui serait en train de ruser avec les militants pour se positionner pour la présidentielle de 2020.
« Moi, j’étais au 3e anniversaire de l’appel de Daoukro. J’ai entendu, mon président, le président Bédié dire » le parti unifié s’appellera PDCI-RDR « . J’ai plutôt le sentiment que la direction de mon parti ruse avec ses propres militants. On veut détourner l’attention des militants des vrais problèmes du PDCI-RDA », a-t-il déclaré, avant d’ajouter : « Il se trouve que depuis la mort du président Houphouët, on a connu un seul chef qui est le président Bédié. En 2010, il a déclaré à la face du monde entier qu’il était à son dernier combat. J’ai été personnellement lui demander à Daoukro ce que cela signifiait. Il m’a dit que cela veut dire qu’il n’est plus candidat à une élection présidentielle dans ce pays. Et j’ai ajouté « dans ces conditions, est-ce que le PDCI-RDA arrête sa marche ? Il dit non, il doit continuer. »
« À supposer que le RDR nous dise que nous sommes enfin d’accord pour vous laisser le choix du candidat. Ce candidat que le PDCI donner au RDR, d’où viendrait-il ? Qui le désigne ? » s’est-il interrogé.
Notons par ailleurs que l’ancien candidat à la présidentielle de 2015 a évoqué l’éventualité d’un 3e mandat pour Alassane Ouattara : « Je rêve que sur mon continent, il y ait des États de droits. Ensemble, ils ont voté une Constitution à plus de 80%, et cette Constitution autorise que M. Ouattara ait encore la possibilité de se présenter deux fois. Où est donc le problème ? Pourquoi veut-on en faire un problème aujourd’hui ? » Avant de trancher : « Au regard des textes dont on dispose aujourd’hui, M. Ouattara peut être candidat, et ça ne peut pas faire l’objet d’une crise politique, en ce moment. On s’est donné une Constitution dans la ferveur, dans la joie, il faut qu’on la respecte. »
Éventualité que Méité Sindou, un proche de Guillaume Soro, président de l’Assemblée nationale et potentiel candidat, s’est empressé de battre en brèche : « Ce serait une très grave erreur. »