Le sort d’ECAIR, la compagnie nationale du Congo, est désormais entre les mains de la justice. Le tribunal de commerce de Bobigny en France a ouvert le 18 avril dernier une procédure de liquidation judiciaire immédiate sans maintien de l’activité à l’égard de SDE Equatorial Congo Airlines en abrégé « ECAIR ».
ECAIR en instance de liquidation en France
La demande a été initiée par trois plaignantes qui réclament plus de 121 000 euros d’arriérés de salaire à la compagnie nationale congolaise basée à Brazzaville.
Le tribunal leur a donné raison en reconnaissant qu’ECAIR est « dans l’impossibilité de faire face à son passif exigible avec son actif disponible et est donc en état de cessation de paiements » d’où l’ouverture d’une procédure de liquation d’autant plus qu’il « n’existe aucune perspective de redressement ou de cession » de la compagnie.
Le tribunal de Bobigny a nommé un Juge commissaire, un commissaire-priseur et mandataire liquidateur qui accompagneront la procédure de liquidation judiciaire qui doit être clôturée au 18 avril 2020 et en fixant provisoirement au 28 juillet 2017 la date de cessation de paiement.
ECAIR : Une gestion managériale incriminée
Un rapport d’audit commandé en fin d’année 2016 par le ministère congolais des Finances, confié aux cabinets Cacoges et Rainbow avait relevé des fautes de gestion en soulignant de possibles conflits d’intérêts avec certains partenaires, des dépenses exécutées et non justifiées, des charges opérationnelles exagérées, et des anomalies dans les comptes financiers.
Lancée en grande pompe en 2011, ECAIR avait disparu des airs depuis octobre 2016. En dépit des efforts de relance, la compagnie ne rassurait plus les marchés. En juillet 2017, la Commission de surveillance du marché financier d’Afrique centrale (COSUMAF) avait annulé l’appel à emprunt obligataire de la compagnie nationale Equatorial Congo Airlines (ECAIR). La compagnie recherchait alors 60 milliards FCFA pour renflouer ses caisses afin de redécoller.
ECAIR exploitait une flotte de 03 avions, dont 01 Boeing B757-200 et deux Boeing B737-300. Elle desservait Brazzaville, Pointe-Noire, Bamako, Bruxelles, Cotonou, Dakar ,Douala, Dubaï, Kinshasa, Libreville et Paris.