C’est à une atmosphère insurrectionnelle que l’on a assisté, ce mercredi, dans la commune de Marcory à Abidjan. Et pour cause, les étudiants de l’INJS, qui ont perdu l’un des leurs, ont décidé de se faire entendre par les autorités.
Les raisons de la colère des étudiants de l’INJS
Les étudiants de l’INJS ont crié, ce jeudi, leur ras-le-bol contre le pouvoir d’Abidjan, car ils se sont sentis véritablement floués. En effet, après le refus des étudiants de l’Université FHB de céder le campus de Cocody, le gouverneur du District d’Abidjan, Robert Beugré Mambé, par ailleurs ministre auprès du Président de la République chargé des 8èmes Jeux de la Francophonie, avait réquisitionné l’Institut national de la jeunesse et des sports pour en faire le village des Jeux de la Francophonie.
Aussi, le gouvernement ivoirien avait décaissé 12,5 milliards de F CFA (plus de 19 millions d’euros), pour la construction du village devant accueillir les athlètes. Le marché avait été raflé par le groupe Snedai de l’homme d’affaires Adama Bictogo. Mais juste une année après la construction et la réhabilitation des édifices de cette école, voilà qu’un drame survient.
Eric Privat Dié, un pensionnaire de l’institut, a en effet été mortellement atteint par un poteau d’handball en pleine tête, alors qu’il se trouvait dans le gymnase. Ce poteau aurait cédé du fait de sa vétusté. De même, la victime n’a pu bénéficier de soins sur les lieux. « L’infirmerie était vide, il n’y avait aucun médecin pour prodiguer les premiers soins, alors que le jeune saignait abondamment », rapportent certains étudiants. C’est en conduisant le blessé, un étudiant inscrit en licence 3 d’Education physique et sportive (EPS); dans un autre centre hospitalier qu’il a rendu l’âme en cours de route.
Pour manifester leur indignation, ses condisciples ont pris d’assaut le pont Henri Konan Bédié qu’ils ont bloqué pendant plusieurs minutes, créant un léger embouteillage sur les lieux. Il aura fallu une intervention des policiers de la CRS pour libérer le pont, non sans s’être affrontés avec les manifestants. Cinq étudiants ont été interpellés par la police, mais leurs camarades ne décolèrent toujours pas, criant à l’arnaque du pouvoir d’Abidjan.