Alors que l’éventualité de sa candidature à la prochaine présidentielle est source de polémique sur les rives de la lagune Ébrié, Guillaume Soro a soutenu sur RFI qu’il allait y réfléchir. Mais à la question de savoir sous quelle bannière il se présentera, le PAN a évoqué le cas de Patrice Talon, président béninois comme exemple.
Guillaume Soro à la présidentielle de 2020 sans le RDR ?
De passage en France, Guillaume Soro était présent, ce dimanche, sur le double plateau de RFI et de France 24. Soumis à un véritable « interrogatoire« , le président de l’Assemblée nationale ivoirienne s’est prêté au jeu sans faux-fuyant. Il a donc passé en revue toutes les questions brulantes de l’actualité politique ivoirienne, y compris l’éventualité de sa candidature à la présidentielle de 2020.
Evoquant sa relation avec le président Alassane Ouattara, Soro Guillaume a révélé : « La relation entre Alassane Ouattara et Guillaume Soro résiste aux entourages quelquefois excessifs, et j’en subis très souvent le courroux. Mais je peux dire qu’au-delà de nos entourages, notre relation demeure solide et excellente. »
Cependant, la réalité des faits entre les deux personnalités ivoiriennes laisse entrevoir une véritable tension au sommet de l’Etat. En témoigne le limogeage de plusieurs proches du PAN par le président ivoirien. Son Excellence N’Goran Kouamé, ambassadeur de Côte d’Ivoire au Canada, vient d’être rappelé par la ministre ivoirien des Affaires étrangères avec effet immédiat pour avoir été aperçu en compagnie de Soro Kigbafori Guillaume lors de son séjour canadien.
Evoquant par ailleurs la possibilité pour le président Alassane Ouattara de se présenter pour un 3e mandat en 2020, Soro s’est voulu formel : « Quand il y a eu de folles rumeurs à propos du 3e mandat, je n’étais pas perturbé, car je savais que le président de la République – et je peux vous dire, car j’ai eu des entretiens importants et intenses avec lui – a toujours eu la posture et la volonté de passer le mandat en 2020 à une nouvelle génération. »
Toutefois, à la question de savoir s’il sera lui-même candidat en 2020, le chef du Parlement ivoirien a quelque peu botté en touche : « J’ai toujours évité de répondre à cette question, parce que je ne voulais pas ouvrir là une compétition précipitée et anticipée sur 2020. Mais après cette déclaration du président de la République, je pense que je vais y réfléchir. Mais je n’imagine pas engager cette réflexion sans en parler d’abord et principalement avec le président, et ensuite Bédié et bien d’autres. »
Quoi qu’il en soit, ses relations paraissent quelque peu tumultueuses avec le Rassemblement des républicains (RDR, parti au pouvoir) dont il est pourtant l’un des vice-présidents. Aussi, soupçonné de vouloir mettre la main sur Henri Konan Bédié, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), pour en faire son parrain pour la présidentielle de 2020, la réponse de Soro était sans ambages : « M. Talon est devenu président au Bénin sans parti politique. »
Cette réponse qui est loin d’être fortuite ouvre ainsi la porte à toutes sortes d’éventualités. Car l’entourage de Soro ne cesse de l’appeler à s’affranchir du RDR pour annoncer sa candidature en 2020. Succombera-t-il à cette tentation ? Wait and see !