Le président Alassane Ouattara n’est plus aux yeux des ambassadeurs de l’ Union européenne l’homme de la stabilité qu’ils voyaient en lui pour la Côte d’Ivoire. Il est accusé dans leur rapport conjoint découvert par l’AFP, et donc nous avons reçu copie, de restreindre les libertés individuelles dans le pays en plus de faire la promotion d’une croissance inexistante ou non inclusive.
Alassane Ouattara – Union européenne, l’heure du désamour ?
Tout ce qui faisait la force du Président Alassane Ouattara est aujourd’hui remis en cause. L’homme qui semblait aux yeux des Européens bien engagé pour réaliser un deuxième miracle économique en Côte d’Ivoire est aujourd’hui en train de perdre ses soutiens. Les ambassadeurs de l’Union européenne découvrent à son régime une « dérive autoritaire du pouvoir, corruption, flagrantes inégalités sociales », tel que marqué dans l’article du journal Le Monde.
Dans ce rapport supposé confidentiel, qui ne l’est plus grâce à l’Agence France Presse, les représentants diplomatiques de l’Union européenne (UE) s’alarment de la situation politique et sociale de la Côte d’Ivoire. « La Côte d’Ivoire affiche l’image rassurante d’une stabilité retrouvée, portée par des taux de croissance élevés », mais « les indicateurs sociaux stagnent (taux de pauvreté à 46 % en 2015) », marquent ces derniers dans leur rapport datant de début juillet.
Ce même document met en avant le fait que « La population s’interroge de plus en plus ouvertement sur (la réalité de) cette croissance qui ne lui semble pas ou peu bénéfique.» Comme les opposants ivoiriens, les membres de l’UE estiment dans le rapport en question que la population tolère « d’autant moins les largesses financières dont bénéficient les cercles du pouvoir », « une “classe dirigeante” dont l’enrichissement ces dernières années est parfois spectaculaire.» «Les failles politiques importantes de la reconstruction » sont également pointées tout comme « les fragilités non résorbées d’un pays peut-être moins solide et démocratique que sa bonne image pourrait le laisser penser ».
Malgré ces difficultés évidentes, les autorités ivoiriennes se montreraient de plus en plus « hermétiques aux critiques internes et externes, et semblent désireuses de ne laisser aucun lieu de pouvoir leur échapper.»
Les fonctionnaires de l’UE s’inquiètent également de «La confrontation entre un pouvoir qui restreint progressivement les espaces d’expression, et une contestation sociale grandissante, n’augurerait rien de bon pour l’échéance de 2020.»
Le parti unifié RHDP en prend également pour son grade dans ce rapport pour l’image qu’il renvoie des autorités ivoiriennes désireuses de revenir au parti unique. « Au vu de ce constat, les chefs de mission de l’UE incitent […] à une réflexion sur le soutien de l’UE à la Côte d’Ivoire.»
En terme peu diplomatique, les ambassadeurs de l’Union européenne demandent à Bruxelles de cesser son soutien politique et financier au pouvoir d’Alassane Ouattara.
Les Chefs de Mission de l’Union Européenne « se posent dans l’ensemble la question suivante : partagent-ils encore, avec les dirigeants de Côte d’Ivoire, une conception commune minimale sur ce que l’on attend d’un Etat démocratique, libre et social, partenaire loyal et franc de l’Union européenne ? ».
Le rapport complet de l’Union Européenne contre la gestion de Ouattara à lire sur notre page Facebook en cliquand (ici).