Air Côte d’Ivoire bat de l’aile depuis 2012. Le récent audit qui vient d’être fait pour diagnostiquer l’origine du mal révèle une gestion chaotique et opaque de la compagnie aérienne ivoirienne.
Air Côte d’Ivoire, une turbulence sans fin ?
Air Côte d’Ivoire pourra-t-elle devenir le hub du transport aérien dans la sous-région ouest-africaine tel que souhaité par les autorités ivoiriennes ? Cette ambition légitime paraît pourtant difficile à réaliser pour la simple et bonne raison que la direction vient d’être épinglée pour mauvaise gestion ayant entrainé d’énormes pertes à la compagnie.
A en croire le rapport d’audit réalisé par le cabinet Ernst & Young et Deloitte, Air Côte d’Ivoire affiche des pertes cumulées de 65,5 milliards de francs CFA, soit 99 millions d’euros, depuis 2012. Pour la seule année 2017, les pertes se chiffrent à 9,5 milliards de francs CFA, soit 14,4 millions d’euros.
L’audit révèle par ailleurs une baisse drastique des capitaux propres de la compagnie à 40 milliards de francs CFA en lieu et place des 130 milliards -équivalant à 50%- exigés. Et le comble, c’est que des contrats de gré à gré de 5 milliards de francs CFA ont été passés par la direction d’Air Côte d’Ivoire, là où la loi exige un appel d’offres pour des transactions de plus de 100 millions de francs CFA.
Dans le cadre de son partenariat avec Air France KLM, la compagnie ivoirienne a déboursé la somme de 7 millions d’euros, en 2017, pour l’exécution d’un un contrat de maintenance, à savoir la fourniture de pièce, l’entretien, une mission de conseil.
René Decurey, le Directeur général, et le Général Abdoulaye Coulibaly, Président du Conseil d’Administration (PCA) sont donc interpellés pour clarifier la situation de la compagnie détenue à 51 % par l’État ivoirien, 15% par le fonds Golden Road, et 14 % à des investisseurs privés.