Le leader séparatiste anglophone Ayuk Tabe et ses neuf autres codétenus, interpellés début janvier à Abuja, au Nigeria, puis extradés au Cameroun sont poursuivis pour plusieurs infractions dont le terrorisme, a appris Afrique sur7 mardi, auprès de leur conseil.
Ayuk Tabe bientôt à la barre
Ces leaders poursuivis pour « terrorisme, sécession, rébellion, révolution, propagation de fausses nouvelles », a dit Me Christopher Ndong, joint au téléphone par un journaliste de Afrique sur7, précisant qu’ils « étaient au tribunal dans la matinée à la demande de la présidente du tribunal militaire qui leur a notifié la date de leur première comparution. »
Interpellés début janvier au Nigeria, puis extradés au Cameroun, Ayuk Tabe, président autoproclamé de l’Ambazonie (l’Etat indépendant que les séparatistes veulent créer au Cameroun anglophone), avait été arrêté au Nigeria puis extradé.
Détenus au secrétariat d’Etat à la défense (SED), où ils ont passé 297 jours i avant d’être transférés à la prison centrale de Yaoundé.
Le 15 novembre, la Cour d’appel du Centre a rejeté la demande de « libération immédiate » formulée par leurs avocats, après le rejet de la requête par le tribunal première instance de Yaoundé.
Ayuk Tabe et les neuf autres leaders sécessionnistes, considérés comme les instigateurs de la crise sociopolitique qui touche, depuis plus d’un an, les régions anglophones du Cameroun, sont ensuite rentrés à la prison centrale », a ajouté Me Ndong, précisant qu’ils « n’ont pas été inculpés. »
« Je lance un appel à tous les avocats qui veulent entrer dans le dossier pour défendre les intérêts des leaders » à le faire, a invité Me Christopher Ndong.
En novembre 2017, les autorités camerounaises avaient émis des mandats d’arrêt internationaux à l’encontre des leaders du Southern Cameroon National Council (SCNC), un mouvement créé en 1995 et interdit de toutes activités par le gouvernement.
Les activistes manifestent en faveur de l’établissement d’un nouveau pays imaginaire, baptisé république d’Ambazonie, qui englobe le Nord-ouest et le Sud-ouest du Cameroun, des régions anglophones qui couvrent une superficie de 43.700 km².
Depuis fin 2016, les deux régions anglophones du Cameroun, traversent une crise sociopolitique. Débutée par des revendications corporatistes des avocats anglophones et des enseignants, pour protester contre certaines discriminations », elle s’est muée en conflit armé.
Les combats entre les forces de défense et de sécurité camerounaises et différents groupes séparatistes armés sont devenus quasi-quotidiens.
Selon Amnesty, le conflit a occasionné la mort de plus de 160 forces de sécurité, près de 400 civils et contraint plus de 200.000 personnes à fuir de chez elles.