L’ex-ministre burkinabè des Affaires étrangères, le général Djibril Bassolé, a invité les autorités à se « faire des amis » dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, après avoir dénoncé l’assimilation de représentants de « groupes armés » vivant au Burkina à des « djihadistes », lors de son audition au procès du putsch manqué de septembre 2015.
Djibril Bassolé dénonce l’assimilation de représentants de « groupes armés » vivant au Burkina à des « djihadistes »
« Dans cette lutte contre le terrorisme, sachons nous faire des amis », a dit le général Bassolé, poursuivi pour attentat à la sûreté de l’Etat et pour avoir entre autres tenté de faire intervenir « des forces étrangères » en renfort lors des événements.
Après avoir accusé le gouvernement de la Transition d’avoir porté de « graves accusations » à son encontre en soutenant qu’il a appelé des « djihadistes pour envahir le Burkina et soutenir le Régiment de sécurité présidentielle (ex-unité d’élite) » après l’échec du coup d’Etat, il a déploré qu’un membre du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, rébellion touareg malienne), Sidi Lamine Oumar, figure aussi au banc des accusés.
Connu pour avoir effectué plusieurs médiations à l’occasion de différentes crises dans la sous-région, Djibril Bassolé a regretté que des représentants et proches du MNLA, installés au Burkina « avec l’accord de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) qui les a « pris en charge », soient assimilés à des « djihadistes ».
« Je trouve vexant pour ces groupes armés qui ont accepté la médiation du Burkina, de s’entendre être qualifiés de djihadistes », a poursuivi le général Bassolé, ajoutant qu’ »ils ne sont pas à confondre » avec des terroristes.
Après les attaques terroristes de janvier 2016 qui ont fait 29 morts à Ouagadougou, le porte-parole du MNLA, Mossa Ag Attaher a été interpellé puis auditionné pendant plusieurs heures.
Ce sont 84 personnes, dont neuf en fuite, qui sont poursuivies entre autres pour « atteinte à la sûreté de l’Etat », lors du putsch manqué du 16 septembre 2015.
La résistance populaire contre la tentative de coup d’Etat a officiellement fait 14 morts et une quarantaine de blessés.