Le général Gilbert Diendéré, principal accusé au procès du putsch manqué du 16 septembre 2015 au Burkina, s’est dit « prêt à faire 100 ans de prison si » le juge libère ses coaccusés qui ont posé des actes moins graves que la hiérarchie militaire, la barre vendredi.
putsch manqué se dit prêt à assumer les conséquences du putsch manqué
« Je suis prêt à faire 100 ans de prison moi seul si vous sortez tous ces éléments du box des accusés », a déclaré le général Gilbert Diendéré, appelé à la barre pour une confrontation après le témoignage de l’ex-chef d’état-major adjoint de l’armée Theodore Palé.
« Je ne cherche pas à incriminer quelqu’un dans la hiérarchie militaire » mais « des actes ont été posés, si on ne veut pas les accuser qu’on décharge ceux qui sont dans le box », a-t-il poursuivi.
Pour lui, ce serait « une injustice » de condamner ses coaccusés si c’est lui « qu’on veut sanctionner ».
Vendredi, le colonel-major Palé avait fait savoir que la hiérarchie militaire avait dit « non », qui voulait que « l’armée endosse le coup d’état ».
En réaction, l’ancien chef du Régiment de sécurité présidentielle (RSP, l’unité d’élite) a soutenu que le maintien de l’ordre par les soldats, l’appui de la hiérarchie militaire pour une mission héliportée à la frontière ivoirienne, étaient des actes d’allégeance.
« Il n’y a jamais eu d’allégeance », a répondu l’ex-chef d’état-major adjoint de l’armée, pour qui la mission héliportée « n’était pas une chose déterminante ».
La défense a tenté à son tour de démontrer la « complicité » de la hiérarchie militaire, notamment l’accord des chefs militaires pour cette mission.
« L’armée a voulu être du côté du fort du moment » qui était Gilbert Diendéré pour « être dans les bonnes grâces » du pouvoir, a fait observer Me Mireille Barry.
Les paroles de ce témoin « ne peuvent être considérées comme parole d’évangile » ajouté l’un des avocats du général, Me Latif Dabo.
L’audience reprend lundi avec la suite des observations de l’ancien chef du RSP.