Le président ivoirien Alassane Ouattara a souhaité vendredi soir à Paris, que « cesse le faux débat » sur le franc CFA, « une monnaie solide » utilisée par environ 155 millions de personnes dans 14 pays africains dont 12 anciennes colonies françaises, après un entretien avec son homologue Emmanuel Macron.
Ouattara se prononce sur le Franc CFA
« J’ai entendu beaucoup de déclarations sur le franc CFA (…) Je ne comprends pas ce faux débat », a déclaré M. Ouattara à la presse à l’issue de l’entretien à l’Elysée, estimant qu’il faut que ce débat cesse, les gens en parlent sans savoir de quoi ils parlent. »
Les propos du chef de l’Etat ivoirien, interviennent quelques semaines après les critiques du vice-président du Conseil italien et leader du Mouvement cinq étoiles (M5S), Luigi di Maio, qui a accusé la France d’appauvrir l’Afrique par sa politique monétaire et de favoriser la crise migratoire en Europe.
« La France est l’un de ces pays qui, en émettant une monnaie pour 14 pays africains, empêche leur développement économique et contribue au fait que les réfugiés partent de leurs pays et meurent ensuite en mer ou arrivent sur nos côtes », a déclaré M. Di Maio.
Établi en 1945, une quinzaine d’années avant l’indépendance des colonies françaises et imprimé à Chamalières (centre France), fief de l’ancien président français Valéry Giscard d’Estaing, le franc CFA fait l’objet de critiques régulières. Paris soutient que le maintien ou non d’un pays dans la zone CFA est du ressort de la souveraineté de chaque pays.
Le 28 novembre 2017, Emmanuel Macron avait soutenu, dans un discours à Ouagadougou : « Le franc CFA, la France n’en n’est pas le maître, elle en est le garant.
Etabli en 1945, une quinzaine d’années avant l’indépendance des colonies françaises et imprimé à Chamalières (centre France), fief de l’ancien président français Valéry Giscard d’Estaing, le franc CFA fait l’objet de critiques régulières.
« Le franc CFA est notre monnaie, c’est la monnaie de pays qui l’ont librement consentie, et mise en place de manière souveraine, et ce, depuis l’indépendance (1960) », précisant que la monnaie est « solide, gérée uniquement par des Africains. »
Arrimé à l’euro, depuis 1999, avec le soutien financier du Trésor français, le franc CFA, est utilisé dans deux zones monétaires distinctes : l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA, Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo)) et la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC, Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad).
« C’est notre affaire », a ajouté Ouattara, soutenant que « c’est une monnaie pour laquelle nous allons faire des reformes en temps opportun. »