L’acteur haïtien Jimmy Jean-Louis vedette de « Desrances » en compétition au Fespaco et réalisé par la Burkinabè Apolline Traoré, défend la place des acteurs « noirs » à l’écran et reste « positif », quant au futur du cinéma africain.
Le Fespaco est l’occasion de faire connaitre l’Afrique
Tourner dans « Desrances » a été « une belle expérience, et si c’était à refaire, je le referai », se réjouit Jimmy, se disant « super afro optimiste ».
« Quoi qu’il se passe en ce moment, je sais que le futur est en Afrique », lance-t-il avec sourire.
Dans le film projeté mardi à Ouagadougou, il incarne le rôle d’un Haïtien immigré en Côte d’Ivoire, suite au décès de « ses parents massacrés par des soldats du régime dictatorial en place ».
Le long-métrage, tourné à Abidjan, raconte l’histoire d’un père de famille (Francis Desrances), joué par Jean-Louis Jimmy qui cherche désespérément sa femme et son fils, son « héritier », qu’il espère trouver aux mains d’une bande de bandits, dans un contexte de violences postélectorales en Côte d’Ivoire alors qu’ils sont décédés à l’hôpital.
« Une belle écriture d’Appoline Traoré » qui veut faire passer un « vrai message » de la bravoure des femmes dans les mains de qui se trouve « le futur », dit Jimmy.
Il a compris ce « personnage » pour avoir lui-même quitté son pays pour la France à l’âge de 12 ans dans l’espoir d’ »une meilleure vie ».
Cependant, il lui ne « souhaite à personne pas le traumatisme » dans lequel il a été replongé, car « malheureusement, l’histoire « s’est passée et peut se répéter ».
« Le monde ne connaît pas l’Afrique par le cinéma »
« Du point de vue cinématographique rien n’a été fait en Afrique, il y a toutes nos histoires sur nos héros, nos ancêtres, cultures, langues, qu’on doit dire », souligne Jimmy.
« Le monde ne connaît pas l’Afrique par le cinéma, nous n’avons pas vraiment donné notre version de l’Afrique, il faut vraiment rester positif, quant au cinéma africain », assure-t-il.
Il regrette que les acteurs de couleurs ne soient pas très présents sur les écrans aux Etats-Unis pourtant « de l’extérieur, on pense qu’on roule sur l’or ».
Lors du tournage du film, il a « eu la chance de rencontrer des acteurs fantastiques en la Côte d’Ivoire, qui a (des) chances de devenir un hub pour le cinéma » africain.
A 50 ans, Jean-louis Jimmy, veut faire partie « de gens qui font avancer le cinéma en Afrique » évoquant » la « galère monstre » qu’il a vécu à paris.
Lui qui s’est essayé à la danse et au mannequinat, avant de découvrir « la belle aventure du cinéma », a tourné son premier film en Afrique en 2008 au Nigeria, avant d’autres au Ghana, au Sénégal, Maroc, Afrique du Sud, Namibie.
Il a surtout été « beaucoup inspiré » au cinéma par Sidney Poitier, acteur et réalisateur américano-bahaméen, qui lui donné la force de savoir « qu’il y a quand même une possibilité de percer ».
Toussaint Louverture, Nelson Mandela, et Barack Obama, sont aussi ses héros.