Le gouvernement ivoirien avait annoncé la destruction des 18 000 tonnes de riz avarié importées de Birmanie en mars. Mais depuis, l’opération s’est arrêtée, et plus personne n’en parle. Samba David, l’un des leaders de la société civile, est donc monté au créneau pour demander des comptes aux autorités ivoiriennes, et exiger par la même occasion la démission du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly.
Samba David « L’État de Côte d’Ivoire est en train de troubler l’ordre public»
En conférence de presse, ce mardi 23 février au siège de la Coalition des indignés de Côte d’Ivoire (CICI), Samba David s’est voulu très incisif vis-à-vis des actions du gouvernement visant à déguerpir les petits commerces installés aux abords des voiries. Ces déguerpissements, qui sont généralement faits sous bonne escorte policière, constituent, selon Douyou Nicaise (le nom à l’état civil de Samba David), un véritable acte antisocial susceptible de créer des troubles à l’ordre public. D’autant plus que les commerçants déguerpis sont livrés à eux-mêmes.
Ce leader de la société civile, en dépit du long séjour passé à la MACA (Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan), et un mal pernicieux qui l’a rongé pendant longtemps, n’a pour autant pas perdu son engagement dans la défense des droits du citoyen ivoirien.
Aussi, a-t-il soulevé la nébuleuse question du riz avarié, dont la destruction n’est pas encore totale. « Depuis plus d’un mois, la Côte d’Ivoire a reçu 18.000 tonnes de riz avarié. Ce que nous ne comprenons pas, du moins, c’est que cette quantité de riz ait atterri sur le territoire sans que nos autorités ne cherchent à savoir qui est l’importateur et qui en est le destinataire. Nous avons connu le cas Probo Koala, où le directeur des affaires maritimes avait démissionné et le Premier ministre Charles Konan Banny avait démissionné », a déclaré Samba David, avant de crier son indignation contre le chef du gouvernement :
« Comment se fait-il que le ministre des Transports, le directeur des affaires maritimes, le Directeur général des douanes, ainsi que celui du Port autonome d’Abidjan n’aient été entendus jusque-là. On ne peut pas faire entrer du riz qui peut ôter la vie sans que cela ne puisse être sanctionné. C’est pourquoi nous demandons la démission pure et simple du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly. »
L’affaire du riz avarié continue donc d’inquiéter la population, qui redoute que des personnes véreuses écoulent ce produit nocif sur le marché.
Samba David entend par ailleurs « porter plainte au-delà des juridictions ivoiriennes » pour que justice soit faite.