La fin des dissensions entre le Festival de Cannes et Netflix n’est pas pour demain. Alors que Netflix fait l’acquisition de deux films primés au 72e Festival de Cannes, il essuie une attaque des organisateurs.
Netflix et le Festival de Cannes, une guerre qui n’empêche pas le business
Édouard Baer, maître de cérémonie pour cette 72e édition n’a certainement pas apaisé les tensions entre la plate-forme et les organisateurs du prestigieux festival : « le cinéma c’est la salle de cinéma, c’est être ensemble, sortir de chez soi, ce miracle-là, plutôt que de rester là à manger des pizzas en regardant Netflix ». Une intervention remarquée sur les réseaux sociaux qui n’a toutefois pas fait réagir le géant américain, du moins pas immédiatement.
Netflix vient en effet de faire l’acquisition du long métrage Atlantics, réalisé par Mati Diop et gagnant du Grand Prix, mais également du film d’animation « I Lost My Body » réalisé par Jérémy Clapin, lauréat de la semaine de la Critique de Cannes. Une manière très polie d’apporter du cinéma dans son salon en mangeant des pizzas.
La vision défendue par Netflix diffère de celle du monde du cinéma, une divergence plutôt logique puisque le business model de l’entreprise repose sur le changement des modes de consommation du cinéma. Ted Sarandos, le responsable des contenus chez Netflix avait ainsi déclaré en 2018 que « définir la distribution d’un film en fonction de la pièce dans laquelle on le voit n’est pas le genre d’activité dans laquelle nous souhaitons être ». Lors de l’édition 2018 du Festival de Cannes, les films Roma, Hold the Dark et 22 July, produits par le géant de la SVoD n’avaient pas été acceptés en compétition car aucune sortie en salles n’était programmée. C’est à croire que l’industrie du cinéma livre une guerre au géant américain qui visiblement ne semble pas affecté.