La nouvelle CEI (Commission électorale indépendante) constitue une véritable pomme de discorde entre l’opposition ivoirienne et le pouvoir d’ Alassane Ouattara. Le mardi 30 juillet 2019, le projet de loi sur la réforme de la CEI a été adopté par l’ Assemblée nationale. Trois jours après, soit le 2 août, le Sénat emboite le pas au Parlement. Cependant, les opposants ne l’entendent pas de cette oreille.
Guikahué annonce des changements à la CEI
Le débat fait rage entre le gouvernement et les partis politiques de l’opposition à propos de la réforme de CEI. Après l’adoption du projet de loi par l’ Assemblée nationale et le Sénat, les opposants avaient décidé de saisir le Conseil constitutionnel. Mais l’institution a jugé irrecevable la requête portée par le député Konan Koffi Marius. Déboutée par le Conseil constitutionnel, l’opposition prévoit de saisir la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP).
Maurice Kakou Guikahué, en tournée à Gagnoa, a confirmé que la coalition de l’opposition avait bel et bien décidé de porter l’affaire auprès de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples. « Le PDCI a fait des recours, et donc la CEI ne restera pas telle qu’elle est », a prévenu le secrétaire exécutif en chef du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) dont les propos sont repris par l’ Aip.
Dans son discours à la Nation le 6 août 2019, à la veille du 59e anniversaire du pays, Alassane Ouattara a réagi sur le débat autour de la CEI. « À partir du moment où l’ Assemblée nationale et le Sénat ont voté, il n’y a plus de discussions. Les gens parlent comme si c’est la CEI qui va voter. Ce sont les Ivoiriens qui vont voter. Maintenant, je vais promulguer la loi aujourd’hui parce que tout le processus est bouclé. Ce dossier est bouclé. Les uns et les autres désigneront leurs représentants et ils vont se mettre au travail », a déclaré le président ivoirien.
Et le chef de l’ État d’enfoncer : « La société civile avait trois représentants. Maintenant, elle en a six. Nous avions une commission qui avait dix-sept membres où près de la moitié était censée être proche du pouvoir. Maintenant, nous avons une commission qui a quinze membres et on ne peut considérer que le tiers qui est proche du pouvoir ».
Il faut savoir que le 18 novembre 2018, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples avait recommandé au gouvernement de précéder à la réforme de la Commission électorale indépendante.