Sidi Touré Tiémoko, ministre dans le gouvernement d’Alassane Ouattara, a essuyé un cuisant revers du retour de sa mission à Bruxelles. En effet, des proches du président ivoirien ont entamé une offensive diplomatique dans le but de faire accepter la candidature du chef de file du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). C’est dans ce cadre que le ministre de la Communication et des Médias s’est rendu en Belgique où il a échangé avec Maria Arena, la présidente de la sous-commission droits de l’homme du Parlement européen. Mais les deux personnalités n’ont pas la même perception de leurs échanges.
Marie Arena « déchire » la candidature de Ouattara
« J’ai rencontré ce mardi 6 octobre 2020, à Bruxelles, Mme Maria Arena, présidente de la sous- commission droits de l’homme au Parlement européen. Ce fut un moment d’échanges riches et fructueux », a posté Sidi Touré Tiémoko sur son compte Facebook après avoir échangé avec la présidente de la sous-commission droits de l’homme au sein du Parlement français. Cette sortie du ministre ivoirien de la Communication et des Médias a laissé croire que la députée belge ne voyait pas d’un mauvais oeil le projet de 3e mandat d’Alassane Ouattara, surtout quand on se fie à la photo qui a sanctionné le tête-à-tête.
Une semaine après les échanges entre Sidi Touré Tiémoko et Maria Arena, le porte-parole du gouvernement a été publiquement désavoué par la députée belge. En effet, la parlementaire européenne a littéralement incendié la candidature d’Alassane Ouattara. « Il s’agit d’élection sous haute tension. Vous avez bien pointé les éléments qui mettaient sous tension la Côte d’Ivoire, le 3e mandat qui est anticonstitutionnel, l’exclusion de l’opposition, dont Gbagbo et Soro, la non-indépendance de la justice qui a été démontrée », a martelé Marie Arena dans un discours.
Elle a également reconnu que « »la Côte d’Ivoire est un pays dans lequel la question des droits humains est inquiétante, avec des arrestations arbitraires et limitations des libertés d’expression ». Les propos de la femme politique belge viennent là de mettre davantage de pression sur Alassane Ouattara.