A l’issue du conseil des ministres du mercredi 02 décembre 2020, le porte-parole du gouvernement béninois a réagi à la décision de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) concernant l’annulation de la révision de la constitution du Bénin opérée en novembre 2019.
Pourquoi Patrice Talon refuse de se plier à la décision de la CADHP
Dans un arrêt rendu le 27 novembre 2020, la CADHP a ordonné à l’Etat béninois d’annuler la révision constitutionnelle avant la présidentielle d’avril 2021. En réagissant à cette décision de la Cour, le porte-parole du gouvernement a rassuré l’opinion publique des avancées apportées par la révision constitutionnelle. Contrairement à la CADHP, Alain Orounla ne voit pas en quoi la nouvelle constitution constitue un recul démocratique.
Face à la presse nationale et internationale à l’occasion du compte rendu hebdomadaire du conseil des ministres, Alain Orounla, ministre de la communication, porte-parole du gouvernement, a fait savoir que les choses ont largement évolué. Sur la question, le porte-parole du gouvernement s’exprime en disant que « le constituant de 1990 n’est pas au-dessus du constituant de 2019 ». Ce qui voudrait dire que le gouvernement s’engage à respecter et défendre la constitution que le peuple béninois s’est librement donnée.
Mais la CADHP exige l’annulation de la révision constitutionnelle de novembre 2019. Selon Alain Orounla, cette révision émane de la volonté parlementaire approuvée par la majorité des députés. A cet effet, « elle (la révision) ne saurait être perçue comme une remise en cause, ni même comme un recul des acquis démocratiques mais plutôt comme le prolongement, le préalable nécessaire au renforcement de l’Etat de droit », conclut-il.
Une décision qui fait suite à plusieurs arrêts défavorables de cette Cour vis-à-vis du pouvoir de Patrice Talon. À nouveau, celui-ci dénonce l’hypocrisie des juges et l’immixtion de la CADHP dans la souveraineté du pays. En clair, si l’on s’en tient aux propos du porte-parole du gouvernement, cette décision de la Cour africaine risque de ne pas connaitre une suite favorable.