Le Général de Corps d’armée, Alexandre Apalo Touré, a saisi l’occasion d’une cérémonie de décoration de 1111 personnels de la gendarmerie ivoirienne, pour mettre en garde certains responsables politiques qui militent en sourdine en faveur d’un soulèvement militaire.
Le général Apalo Touré aux acteurs politiques: “N’entrez pas dans nos casernes pour chercher à manipuler nos collaborateurs”
“N’entrez pas dans nos casernes pour chercher à manipuler nos collaborateurs”, a lancé, mardi, aux politiques, le général Alexandre Apolo Touré.
Le commandant supérieur de la Gendarmerie nationale procédait à l’occasion à la décoration de plus d’un millier de gendarmes dont 15 retraités, à l’école de gendarmerie d’Abidjan.
Cette sortie du premier responsable de la maréchaussée ivoirienne, fait suite aux arrestations de plusieurs militaires et gendarmes soupçonnés de préparer « un soulèvement » contre le régime.
Le général de corps d’armée impute la responsabilité de ces « actes de manipulation » à des leaders politiques tapis dans l’ombre. Pour lui, les politiciens doivent comprendre que la gendarmerie, ainsi que tous les autres corps militaires sont des forces républicaines qui ne doivent pas être visées « par des mauvaises personnes ».
« La caserne d’Agban ne doit pas être victime des ambitions des uns et des autres comme toutes les autres casernes (…) Les militaires, les policiers et les gendarmes sont aussi des citoyens. Ils ont aussi envie de vivre. Ils sont là juste pour vous protéger, pour assurer la sécurité des Ivoiriens », a-t-il déclaré, faisant allusion aux massacres perpétrés contre des gendarmes et leurs familles lors de la rébellion de 2002 et la crise post-électorale de 2010.
« Nous sommes une force républicaine. N’entrez pas dans nos casernes pour chercher à manipuler nos collaborateurs. Ils n’en ont pas besoin. Ils savent pourquoi ils se sont engagés dans l’armée. Ils sont venus pour servir la République, pour protéger la population », a-t-il martelé.
C’est pourquoi, Apalo Touré exhorte les gendarmes à se tenir loin « des débats politiques et des débats politiciens ». «Quand nous protégeons les gens et qu’ils sont dans la légalité, ils disent: nous sommes bons. Lorsqu’ils sont dans l’illégalité et que nous défendons la légalité, ils disent que nous sommes mauvais. Nous sommes une force républicaine », a-t-il laissé entendre.
Avant d’inviter ses hommes à dénoncer « les manipulateurs ». « Ceux qui sont ou vont être cités, seront arrêtés et mis à la disposition de la justice », a-t-il prévenu.