La Tunisie connait actuellement une période chaude avec de vives manifestations contre l’augmentation de la pauvreté, de la corruption et la répression policière. Plusieurs jeunes sont descendus dans les rues à l’appel de la Coordination nationale pour la dignité et la justice sociale et de la société civile, ont confirmé des médias locaux.
Les dirigeants de la Tunisie sous forte pression
Mercredi 20 janvier 2021, la société civile et la coordination régionale de la dignité et de la justice sociale de Sousse ont initié une marche de protestation contre la dégradation des conditions sociales en Tunisie. Les manifestants se sont d’abord rendus devant le siège de la centrale syndicale avant de rallier la place des droits de l’homme et la place Chelli, rapporte le site Mosaique FM.
Une étude de l’ONG International Alert menée en 2019 montre que le taux de chômage des jeunes s’élevait à 43 % dans la ville de Kasserine. « Il y a un déni et une sous-estimation de la colère parmi les jeunes, notamment parce que les onze gouvernements qui se sont succédé (depuis la chute de Ben Ali) n’ont pas eu de stratégie pour répondre à la question centrale de l’emploi », affirme Olfa Lamloum, directrice de ladite ONG.
Pour Hichem Mechichi, le chef du gouvernement tunisien, « les actes de pillage, de vol et de dégradation des biens publics et privés ne peuvent pas être considérés comme des mouvements de protestation ». Même si les dirigeants de la Tunisie disent « comprendre les mouvements de protestation », ils condamnent « les appels relayés sur les réseaux sociaux pour faire régner l’anarchie et porter atteinte aux institutions constitutionnelles ».
Des échauffourées ont été observées dans plusieurs villes de la Tunisie, notamment Sfax, Tunis, Gafsa, Kef, Bizerte, Kasserine. 632 personnes ont été interpellées au cours des manifestations, confirme le ministère tunisien de l’Intérieur.