Porno – Larry Flynt est mort. Le magnat de la pornographie, est décédé mercredi 10 février à Los Angeles à l’âge de 78 ans. Flynt était le fondateur du magazine « Hustler » en 1974, à l’origine de son immense fortune.
Porno – Larry Flynt, l’homme qui proposa 10 millions de dollars pour la destitution de Trump
Larry Flynt, fondateur du magazine «Hustler», au cœur d’un film de Milos Forman dans les années 1990, et défenseur autoproclamé de la liberté d’expression, a tiré sa révérence suite à un arrêt cardiaque, selon des médias américains proches de sa famille.
Le père de la pornographie avait été victime d’une tentative d’assassinat en 1978, le laissant paraplégique. Ardent défenseur de la liberté d’expression, Larry Flynt s’était attiré les foudres d’un extrémiste raciste proche du Ku Klux Klan qui lui a tiré dessus à la sortie d’un tribunal où il comparaissait pour « obscénité ». Depuis, l’homme est devenu paraplégique et a fait ses quarante-trois dernières années de sa vie dans un fauteuil roulant plaqué or.
Porno – Larry Flynt avait lancé en 1974 son magazine pornographique Hustler, concurrent de Playboy et Penthouse qu’il jugeait «ringards», avec des photos très explicites et un ton délibérément scandaleux. Il avait ensuite développé son empire avec d’autres publications, des clubs et des sex-shops, des studios spécialisés dans les films X puis des sites internet. En 2000, l’homme d’affaires a même ouvert un casino «Hustler» dans la banlieue de Los Angeles, où il s’était établi de longue date.
En octobre 2017, le vieil homme lifté, cloué dans un fauteuil roulant plaqué or depuis une tentative d’assassinat en 1978, s’était permis un dernier coup d’éclat en offrant, sur une pleine page dans le Washington Post, 10 millions de dollars à qui lui fournirait toute information conduisant à la destitution de Donald Trump. C’était son «devoir patriotique», avait affirmé cet habitué des polémiques et des procès qui avait bâti sa réputation et sa fortune sur la provocation.
L’homme était coutumier de la méthode : pour soutenir le président Clinton empêtré dans l’affaire Lewinsky en 1998, il avait obtenu la tête de plusieurs élus compromis dans des scandales sexuels révélés dans son magazine.
Porno – Larry Flynt et l’empire «Hustlers»
Né en 1942 dans un village déshérité du Kentucky, Larry Flynt s’enrôle à quinze ans dans l’armée grâce à un certificat de naissance contrefait. Il est démobilisé peu après et devient le roi de la combine. Il vend de l’alcool clandestinement, joue au poker. Avec quelques dollars de côté, il ouvre en 1965 un premier bar puis un second et un troisième.
Ces «Hustler Clubs», des boîtes miteuses où les hôtesses servent les clients entièrement nues, deviennent une institution dans l’Ohio. Il publie une feuille de chou, Hustler magazine (en français, à la fois: arnaqueur, arriviste, escroc, prostitué), qui jette aux orties les codes policés de la photo de charme: les modèles y exposent leurs parties génitales. Il gagne son premier million en publiant en 1975 des photos volées de Jackie Onassis nue sur une île grecque. Hustler décolle et se vend bientôt à 3 millions d’exemplaires.
«George Bush a le Sida» – Porno – Larry Flynt
Le magazine censuré en France jusqu’en 2011 brise tous les tabous avec des accroches comme «George Bush a le Sida».
Père de cinq enfants et marié à cinq reprises, Larry Flynt mène une vie décalée : «le roi des ploucs» multiplie les excès, fréquente des figures radicales de la contre-culture. En 1977, une étonnante conversion au christianisme évangélique, sous l’influence de la sœur du président Jimmy Carter, lui donne le désir éphémère de transformer Hustler en magazine chrétien.
Au fil des ans, les ligues pour la vertu et les féministes le traînent devant les tribunaux. Larry Flynt jubile. Il y plaide le droit à l’obscénité et à la parodie. Il se présente au tribunal en slip taillé dans un drapeau américain, fait de la prison mais parvient à porter deux affaires devant la Cour suprême. En 1987, la plus haute juridiction américaine lui donne raison contre un télévangéliste moqué dans une parodie de publicité.