En Italie, le Mouvement 5 étoiles, indispensable à Mario Draghi pour constituer son gouvernement d’unité nationale, lui a donné son feu vert jeudi 11 février.
Le Mouvement 5 étoiles en soutien au gouvernement Draghi
Les militants du Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème jusqu’à son arrivée au pouvoir), qui compte un tiers des élus du Parlement italien, se sont prononcés jeudi en faveur du gouvernement d’unité nationale dirigé par Mario Draghi.
Sur les 74 537 militants qui y ont participé, 59,3 % ont donné leur feu vert à l’entrée du M5S dans le prochain exécutif. Il s’agissait du dernier obstacle à la naissance du gouvernement de l’ex-président de la Banque centrale européenne, qui pourrait donc être annoncée vendredi 12 février.
Incertains de l’issue du vote, les poids lourds du M5S avaient décidé de le geler. Finalement, le fondateur du mouvement, Beppe Grillo ayant obtenu la garantie qu’il réclamait – la création d’un ministère de la transition écologique, la consultation a pu avoir lieu jeudi 11 février. Non sans tensions.
“À un des moments les plus dramatiques de notre histoire récente, le M5S choisit la voie du courage et de la participation, mais surtout la voie européenne”, a réagi le ministre des Affaires étrangères sortant Luigi Di Maio, l’un des caciques du mouvement, qui avait appelé à voter oui.
Le président de la chambre basse du Parlement, Roberto Fico, une autre figure de proue du M5S, s’était lui aussi dit favorable, tandis que le fondateur du mouvement Beppe Grillo avait fait des déclarations flatteuses sur M. Draghi.
Comparé aux 94 % de voix recueillies par le premier gouvernement Conte parmi les mêmes militants, le résultat révèle ces divisions. Un bon quart des membres du M5S se sentent trahis par la cohabitation, au sein du futur gouvernement, de leur mouvement – né en 2009 comme un anti-système et anti-berlusconien – avec le parti libéral Forza Italia, encore dirigé par l’octogénaire Silvio Berlusconi.
Désormais il ne reste plus à Mario Draghi qu’à obtenir la confiance du Parlement pour diriger le 67e gouvernement italien depuis 1946. Le soutien du M5S, la première force à la Chambre des députés et au Sénat, lui assure une large majorité.
Même la Ligue de Matteo Salvini, devenu en quelques jours « pro-européen », a décidé de se joindre au Parti démocrate, aux formations centristes ou de gauche radicale, et bien sûr à Forza Italia, pour appuyer un gouvernement d’unité nationale.