Ousmane Sonko, accusé de viol et de menace de mort au Sénégal. Le pouvoir de Macky Sall maintient l’opposant entre les mains de la gendarmerie. Il a été présenté à un juge jeudi.
Ousmane Sonko accusé de viol, présenté à un juge: L’opposant à la porte de la prison
La tension monte au Sénégal dans l’affaire Ousmane Sonko. L’opposant politique accusé de viol, a été remis en garde à vue sous la surveillance des gendarmes vendredi après sa présentation à un juge, malgré les troubles qui secouent le pays depuis son arrestation.
Ce vendredi 5 mars, Ousmane Sonko était devant le juge. L’opposant avait été transféré très tôt le matin, selon sa défense, pour être entendu par le doyen des juges d’instruction en fin de matinée.
Le doyen des juges, qui a repris le dossier après le désistement du juge d’instruction, a notifié les motifs d’inculpation de viol et menaces de mort à Sonko.
Celui-ci a quitté le palais de justice en début d’après-midi et devra faire face de nouveau au juge lundi prochain. L’un de ses avocats, s’est offusqué de la méthode employée par les autorités judiciaires.
« Aujourd’hui, à 11h, Monsieur Ousmane Sonko, sous escorte des éléments du GIGN, a été conduit devant le bureau du doyen des juges Samba Sall, doyen des juges d’instruction, en compagnie de ses avocats. Ousmane Sonko est entré dans le bureau, mais le malheur est qu’on a refusé l’accès au bureau à tous les avocats d’Ousmane Sonko, et pendant vingt-cinq minutes, Ousmane Sonko était seul avec le doyen des juges ».
L’opposant arrêté officiellement pour trouble à l’ordre public – Ousmane Sonko, accusé de viol
La radio privée RFM et le journal gouvernemental « Le Soleil » ont été attaqués jeudi 4 mars au soir. Des magasins Auchan ont été vandalisés et des émeutes ont eu lieu dans plusieurs quartiers de Dakar.
Ce vendredi matin, Ousmane Sonko a été présenté au juge qui lui a notifié les motifs d’inculpation : viol et menaces de mort. Les affrontements entre forces de l’ordre et partisans de l’opposant Ousmane Sonko, leader de Pastef, ont fait au moins un mort depuis mercredi.
Le représentant de l’ONU en Afrique de l’Ouest a lancé ce vendredi 5 mars un appel au « calme et à la retenue » au Sénégal, pays traversé par une vague de violences depuis l’arrestation de l’opposant.
Agé de 46 ans, Ousmane Sonko est visé depuis début février par une plainte pour viols et menaces de mort déposée contre lui par une employée d’un salon de beauté dans lequel il allait se faire masser pour, dit-il, soulager ses maux de dos.
Mais selon Me Abdoulaye Tall, Ousmane Sonko fait l’objet d’une « tentative de liquidation aux fins d’élimination d’un adversaire politique ».
Recevant des politiciens qui ont rejoint son camp en avril 2015, Macky Sall promettait devant la presse, de « réduire l’opposition sénégalaise à sa plus simple expression. »
Six ans plus tard, cette promesse semble être tenue. Les principaux opposants au président du Sénégal ont eu maille à partir avec la justice ou ont rejoint le camp de la majorité présidentielle.
Avant Ousmane Sonko, ancien inspecteur des impôts radié en 2016, Karim Wade et Khalifa Sall sont tous passés par la case prison.
Idrissa Seck, arrivé deuxième à la présidentielle de 2019, est pour sa part un des principaux alliés de Macky Sall. Il préside le Conseil économique social et environnemental et est la 3ème personnalité de l’Etat sénégalais.