Monsieur Paul-Harry Aithnard, Directeur Général d’ Ecobank Côte d’Ivoire, a lancé jeudi une caravane santé sur le paludisme, en partenariat avec Santé Entreprise Afrique (SEA), pour le compte des employés de la banque panafricaine.
Ecobank Côte d’Ivoire s’engage avec l’association Santé en Entreprise
C’est Ecobank Côte d’Ivoire siège, sis au Plateau, qui a abrité le jeudi 29 avril 2021, la première journée de cette caravane de deux jours de dépistage et de sensibilisation au paludisme des employés de l’entreprise. Dans le cadre du programme Santé Entreprise Afrique (SEA), une caravane santé a été déployée à Abidjan du 29 au 30 Avril, en partenariat avec Ecobank Côte d’Ivoire, a annoncé jeudi 29 avril, Alain Sognoko, Chef de projet SEA Côte d’Ivoire, lors d’un point de presse au siège de l’institution bancaire à Abidjan-Plateau.
Cette campagne se déroulera précisément dans les agences Ecobank des communes du Plateau et de Marcory, grand carrefour de Koumassi, a-t-il indiqué. La caravane santé SEE-ECOBANK Côte d’Ivoire, vise à sensibiliser les employés, les ayant-droits et les populations environnantes sur le mode de transmission et les moyens de prévention du paludisme. Elle va également permettre de renforcer les connaissances sur les moyens de diagnostic et de traitement de la maladie et d’amener les participants à adopter les bons comportements en cas de fièvre, a poursuivi M. Sognoko.
Et d’ajouter qu’en plus des tests de dépistage rapide du paludisme réservés aux cas symptomatiques, la caravane santé proposera sur site aux participants des solutions digitales innovantes pour la sensibilisation (Quiz Palu, COVID Risk) ainsi qu’un ensemble de services intégrés de conseil et de dépistage d’autres maladies (VIH, hépatites virales B et C, diabète, hypertension, anémie).
Selon Paul-Harry, également Directeur Régional Exécutif UEMOA du groupe Ecobank, « l’engagement du secteur privé dans la lutte contre le paludisme est capital, les entreprises ont un rôle à jouer dans la lutte contre le paludisme. C’est un enjeu majeur pour la prévention du Paludisme. C’est dans cette optique que Ecobank Côte d’Ivoire a pris l’engagement de s’associer à la SEE pour le bien-être de ses employés et au-delà de la population ivoirienne ».
Le Directeur général d’ Ecobank Côte d’Ivoire, a salué l’initiative soutenue par l’institution financière qui fonde en elle de réels espoirs. “On espère que cela va créer un effet papillon. Les 400 employés qui vont être informés aujourd’hui, vont rentrer auprès de leur famille et seront capable de dire voici ce qu’il faut faire pour ne pas avoir le palu ou pour ne pas en mourir. Ils vont partager cette information avec leur famille qui aussi à l’intérieur d’une communauté, d’un village, etc”, a indiqué Paul-Harry Aithnard, par ailleurs, Directeur Régional Exécutif UEMOA du groupe Ecobank.
Sur la question du traitement, l’ancien administrateur de Ebi Sa Paris, soutiendra que la particularité de l’Afrique, ce n’est pas d’avoir des cas d’affection palustre. “ la particularité du continent africain, c’est qu’on meurt du paludisme. Et si on en meurt, ce n’est pas non plus parce qu’il n’existe pas de médicament ou de traitement. Le vrai sujet qui se pose à nous c’est bien celui de la prévention. D’où l’extrême importance de cette initiative portée par Société en Entreprise représentée ici par Alain Sognoko”, a expliqué Paul-Harry.
En 2019, le paludisme a touché plus de 229 millions de personnes dans le monde et en a tué 409 000 selon l’OMS. Les enfants âgés de moins de cinq ans (67 % des décès), et les femmes enceintes, sont plus vulnérables. L’Afrique supporte la part la plus lourde de l’épidémie : 94 % des cas de paludisme et des décès imputables à cette maladies ont lieu sur le continent africain.
Pour le successeur de Charles Dakoiko à la tête de la filiale ivoirienne de la banque panafricaine depuis deux ans, la lutte contre le paludisme reste l’un des plus grands défis pour l’Afrique. En tant que Banque africaine, dira le togolaise précédemment directeur du Groupe Eti, Ecobank entend mettre en place des programmes de financement destinés aux entreprises et champions dans le domaine de la santé en Afrique. Notamment dans la lutte contre le paludisme, une maladie évitable et curable, causée par des piqûres de moustiques infectés.
Covid-19 et Paludisme: deux tueurs à prendre au sérieux
Poursuivant, Paul-Harry Aithnard a fait savoir que la page de la crise du coronavirus ( Covid-19) n’est pas encore tournée, tant qu’un nombre important de nos compatriotes ne sont pas vaccinés.
“Il est important de garder dans nos actions un équilibre. Sur la Covid-19, nous avons fait un certain nombre d’actions comme apporter notre contribution au gouvernement, aux entreprises. Nous avons surtout fait en sorte de protéger nos employés. A ce jour, nous sommes l’une des rares entreprises qui existent encore sur la place, qui continuons de manière très conservatrice, à mettre en place les mesures barrières. La moitié de nos employés travaillent depuis la maison toutes les deux semaines pour éviter les flux , sources généralement de la propagation de la Covid-19”, a rappelé le directeur d’Ecobank Côte d’Ivoire.
Alors que le paludisme fait plus de 400 000 morts par an, essentiellement en Afrique, la crise sanitaire du Covid-19 a monopolisé l’attention mondiale, faisant craindre un relâchement des efforts contre l’affection infectieuse propagée par les piqûres de moustiques.
L’espoir d’un vaccin antipaludique efficace contre le paludisme se dessine aisément, selon l’OMS qui célèbre chaque année le 25 avril, la Journée mondiale de lutte contre le paludisme.
En 2019, 3 pays: le Ghana, le Kenya et le Malawi, ont introduit le vaccin antipaludique, RTS,S dans certaines régions, dans le cadre d’un programme pilote coordonné par l’OMS.
Testé sur 450 enfants au Burkina Faso, ce vaccin contre la malaria de phase 2, lancé en mai 2019, a montre une efficacité de 77 %
Santé Entreprise engagée dans une vaste campagne à Abidjan, Douala et Ouaga
En collaboration avec les programmes nationaux de lutte contre le paludisme, l’ Association Santé en Entreprise, organise une campagne de masse de sensibilisation en ligne au Burkina Faso, au Cameroun et en Côte d’Ivoire, avec le Quiz Palu, un outil digital d’évaluation des connaissances, attitudes et pratiques par rapport au paludisme, conçu par l’association. L’initiative s’inscrit dans le cadre de la journée mondiale de lutte contre le paludisme.
Notons qu’à l’échelle mondiale, 39 pays et territoires ont démontré leur capacité à empêcher la réapparition d’une transmission du paludisme, selon l’OMS. L’agence onusienne révèle aussi que 11 pays ont été certifiés exempts du paludisme au cours des vingt dernières années : Émirats arabes unis (2007), Maroc (2010), Turkménistan (2010), Arménie (2011), Sri Lanka (2016), Kirghizistan (2016), Paraguay (2018), Ouzbékistan (2018), Algérie (2019), Argentine (2019) et El Salvador (2021).