Coupure d' électricité: Encore 4 mois de délestage en Côte d'Ivoire

électricité: Encore 4 mois de délestage en Côte d'Ivoire, la CIE) à la croisée des chemins
Par Eugène SAHI
Publié le 01 mai 2021 à 19:10 | mis à jour le 01 mai 2021 à 19:10

Electricité - La Côte d'Ivoire fait face à sa pire crise énergétique. L'ensemble du pays ou presque, a enrégistré une coupure électricité d'au moins dix heures dans la nuit du jeudi à vendredi. Les raisons!

Coupure d' électricité en Côte d'Ivoire: Les vraies raisons du délestage

Devenue l’un des principaux fournisseurs d’électricité en Afrique depuis plusieurs années, la Côte d’Ivoire connaît des difficultés à assurer ce rôle de locomotive énergétique régionale.

En dépit des 10 milliards de dollars d’investissements dans le secteur, le pays qui amorce un deuxième «miracle ivoirien», à en croire les partisans d’Alassane Ouattara, doit faire face à des coupures intempestives de courant.

Du moins pour les quatre prochains mois à venir, selon un plan de délestage, annoncé par la Confédération des entreprises de Côte d'Ivoire (CGECI) à laquelle appartient la Compagnie ivoirienne d’électricité (CIE).

Dans le peloton de tête des pays les plus dynamiques du continent, aux côtés du Rwanda et de l’Éthiopie, la Côte d’Ivoire redevenue «la locomotive de l’Afrique de l’Ouest», affiche depuis quelques années, un déficit dans la fourniture d’électricité notamment dans son approvisionnement de la capitale ivoirienne Abidjan et ses villes de l'intérieur.

Un déficit de plus de 200 MW

Selon le patronat ivoirien, ce déficit énergétique est estimé à 200 MW. Les difficultés d'approvisionnement en électricité du marché ivoirien vont durer d’Avril à août 2021.

Ce plan de délestage à grande échelle, mis en place par la Côte d'Ivoire, l’un des plus gros exportateurs d’électricité du continent, concerne quelques 145 grandes entreprises industrielles. Elles devront être alimentées de façon alternée pendant 12 heures sur une plage horaire de 48 heures, indique Sika Finance.

En cause, la longue saison sèche qui a radicalement fait baisser le débit des barrages en Côte d'Ivoire. A cela, s’ajoute, le retard accusé par la livraison à la Centrale thermique d’Azito, de la “grosse machine” nécessaire à la production énergétique, du fait de la Covid-19.

Un situation qui a pour conséquences, des coupures d’électricité, dans plusieurs villes du pays suivies de forte grogne populaire contre la CIE.

Une forte perturbation de la fourniture d’électricité enregistrée les 20 et 21 avril, en plusieurs endroits du pays, notamment dans la commune de Yopougon, a occasionné des mécontentements des populations qui, pour certaines, ont étalé leur colère sur les réseaux sociaux.

Des perturbations dans la fourniture en électricité

Luc Ayé, directeur général d’Azito, au cours d’un échange avec la presse le jeudi 22 avril à Abidjan-Plateau, a relevé une panne due à une défaillance au niveau d’un capteur de mesure d’un paramètre de sécurité très important d’une turbine à gaz.

Ce dommage avait occasionné un déficit de 230 mégawatt sur le réseau, soit la moitié de la capacité usuelle de l’entreprise qui produit 25 à 30 % de l’énergie nationale avec une capacité installée de 460 MW. Cela crée forcément des perturbations.

La CIE à la croisée des chemins

Dans la nuit du jeudi au vendredi, vers 2 heures du matin, les ivoiriens se sont réveillés de leur sommeil par une autre coupure de courant qui a plongé tout le pays dans la pénombre.

La réapprovisionnement des quartiers en électricité s’est faite progressivement le matin à partir de 10H heures jusqu’à 17H selon les localités.

Si le Sénégal peut se vanter d’offrir à deux tiers de leurs populations de l’électricité, en Côte d’Ivoire, le taux d’électrification atteint désormais plus de 75%, soit 10 points de pourcentage de plus que son éternel rival d’Afrique de l’Ouest.

Pour atteindre de telles performances, il a fallu qu’Abidjan sorte le carnet de chèque pour réaliser des investissements d’envergure comme le barrage de Soubré. Une immense construction de 4 km sur le fleuve Sassandra, d'une puissance de 275 Mw.

Ainsi, entre 2011 et 2017 quelque 7000 millions de Fcfa ont été injectés dans des installations ultramodernes, soit l’équivalent de 10,4 milliards de dollars.

En l’espace d’une dizaine d’année, les abords de la Lagune Ebrié ont vu s’installer le double de la capacité de production qui existait avant 2010, soit quelque 6000 MW.


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