Le Burkina Faso est aux prises à une menace terroriste sans précédent. C’est dans cette psychose généralisée qu’un commando puissamment armé a lancé un assaut sur le Hameau de Culture de Kodyel, dans le département de Foutouri. C’était à l’aube du lundi 3 mai 2021. Le bilan provisoire de cette attaque est effroyable.
Terreur sans fin au Burkina Faso ? Des groupes armés règnent en maître
Le pays des hommes intègres traverse une véritable zone de turbulences ces dernières années. À la suite des attentats terroristes du Splendid Hôtel, du restaurant café Cappuccino et de la terrasse Aziz Istanbul de Ouagadougou, c’est maintenant dans les régions de l’est et du nord-est du Faso que ces hommes sans foi ni loi ont jeté leur dévolu.
La zone des trois frontières Mali – Niger – Burkina est quasiment devenue un mouroir pour les civils et autres éléments des forces armées qui s’y aventurent. La région du Farda Gourma, dans l’Est burkinabè, vient d’en faire une énième expérience amère.
À en croire des témoins sur place, environ 300 individus non encore identifiés ont fait irruption dans le village de Kodyel, département de Foutouri, et sans autre forme de procès, se sont mis à tirer à tue-tête sur les populations encore engourdies par le sommeil. L’attaque étant perpétrée aux environs de 5h du matin.
En dépit de la riposte des Volontaires pour la défense de la patrie, groupe d’autodéfense, le bilan provisoire est effroyable : au moins 30 personnes tuées, une vingtaine de blessés, des habitations et des greniers incendiés au cours de cette attaque qui a duré près de 2 heures d’horloge.
« Ils ont encerclé le village et massacré presque la quasi-totalité des hommes », rapporte un témoin à RFI. Même si le bilan exact n’est pour l’instant pas disponible, force est de constater que seuls les femmes et les enfants ont été épargnés.
Le chef de la localité attaquée et plusieurs membres de sa famille, ainsi que du membre des supplétifs de l’armée burkinabè font partie des victimes. Côté ennemis, une dizaine d’assaillants a été abattue.
Le centre de santé du village n’a pas été épargné par ces quidams. Le dépôt pharmaceutique a quant à lui été vidé. Avec à la clef des menaces proférées à l’endroit des agents afin que ceux-ci quittent la localité illico.
L’attaque n’a pour l’instant pas été revendiquée, mais vu le mode opératoire, tout porte à croire qu’il s’agit de l’action de l’un des groupes armés qui ont mis la région sahélienne sous leur coupe.