Les tractations se poursuivent autour du retour en Côte d’Ivoire de Laurent Gbagbo. En dépit de l’insistance des pro-Gbagbo, le pouvoir d’Abidjan reste intransigeant sur la question d’un accueil triomphal de l’ancien président ivoirien.
Laurent Gbagbo à Abidjan d’ici à fin juin, sans tambours ni trompette
Laurent Gbagbo dispose de ses deux passeports, ordinaire et diplomatique. Alassane Ouattara a même déclaré que les deux personnalités ivoiriennes, Gbagbo et Charles Blé Goudé, acquittées par la Cour pénale internationale (CPI), peuvent rentrer en Côte d’Ivoire quand ils le souhaitent. Prenant soin d’annoncer le versement des indemnités de son prédécesseur conformément à son statut d’ancien chef d’État.
Cependant, l’on constate quelques points d’achoppements concernant l’arrivée de l’opposant historique à Félix Houphouët Boigny à Abidjan. Alors que ses partisans s’activent pour un accueil triomphal de leur leader dans la capitale économique ivoirienne, le pouvoir ivoirien évoque plutôt un retour en catimini de l’ancien président ivoirien.
L’appel à la rescousse du président sénégalais Macky Sall, n’ayant rien changé à cette position. D’autant plus que le pouvoir d’Abidjan craint des troubles à l’ordre public et surtout d’éventuels affrontements avec les associations de victimes, qui donnent de plus en plus de la voix ces derniers mois.
À en croire Africa Intelligence, ce serait une poignée de ses proches qui devrait être autorisée à accueillir Gbagbo Laurent au Pavillon présidentiel de l’aéroport international d’Abidjan, sans plus. Et ce retour au bercail pourrait bien intervenir le 17 juin, selon Assoa Adou, le secrétaire général du Front populaire ivoirien (FPI), qui a donné l’information ce lundi 31 mai.
« Président Laurent Gbagbo sera en Côte d’Ivoire le 17 juin 2021 à 14 heures », a-t-il affirmé à la cérémonie du 76ème anniversaire du président Laurent Gbagbo organisée par l’OFFPI ce lundi après-midi à l’espace triangle de la Riviera Palmeraie.
Kuyo Téa Narcisse, Directeur de Cabinet de Gbagbo, est d’ailleurs annoncé à Abidjan, dans la première semaine de juin, pour les derniers réglages. Le Premier ministre, Patrick Achi, a à cet effet pris le relais de son prédécesseur, Hamed Bakayoko, pour mener les discussions avec le camp Gbagbo.
Seuls Gbagbo Laurent, sa seconde épouse Nadiani Bamba, plus connue sous le nom Nady Bamba, et leur fils David Al Rais Gbagbo, devraient prendre part, tous frais payés par l’Etat ivoirien, à ce premier voyage. Charles Blé Goudé, ancien leader de la galaxie patriotique, devra quant à lui, attendre. Jusqu’à quand ? Bien malin qui pourrait faire le juste pronostic.
Une fois à Abidjan, Laurent Gbagbo bénéficiera certes de ses émoluments d’ancien chef d’État (indemnités viagères, sécurité, villa avec personnel, etc.) et le versement rétroactif de toutes les sommes dues depuis 2011. Mais il est toutefois prié de se tenir à carreau de la vie politique, tout en prenant l’engagement public d’oeuvrer à la réconciliation nationale. Sa condamnation à 20 ans d’emprisonnement dans l’affaire du « casse de la BCEAO » constituant une épée de Damoclès, qui pourrait être levée ou non, selon l’appréciation des autorités ivoiriennes, conclut le confrère.