Laurent Gbagbo est annoncé de retour à Abidjan, en Côte d’Ivoire, le 17 juin, par Assoa Adou (FPI). Le gouvernement ivoirien dément cette information.
Laurent Gbagbo à Abidjan, un profond désaccord sur la date du retour
Après avoir passé près de 10 ans à La Haye, où il faisait face à un procès marathon à la CPI – pour de supposés crimes contre l’humanité, Laurent Gbagbo a été libéré et blanchi de toutes les charges qui pesaient contre lui. Il est désormais autorisé par la Cour Pénale Internationale à rentrer dans son pays la Côte d’Ivoire. À Abidjan, ses proches se bousculent dans les préparatifs pour son accueil. Le gouvernement, en contact avec les proches de l’ancien Président de la Côte d’Ivoire, travaille à la mise en place des conditions de son retour. Mais une dissonance vient de se faire jour sur la date du retour du fondateur du Front Populaire Ivoirien (FPI).
Assoa Adou, le secrétaire général du Front Populaire Ivoirien (FPI), lors de la cérémonie de célébration de l’anniversaire des 76 ans de Laurent Gbagbo, a annoncé lundi qu’il reviendrait à Abidjan le 17 juin prochain. Cette information s’est rapidement propagée dans les réseaux au point de laisser croire que la date avait été validée par les différentes parties impliquées dans le processus d’organisation de ce retour. Il faut croire que non puisque le gouvernement de Côte d’Ivoire, impliqué dans le processus, s’est montré surpris par une telle annonce.
Amadou Coulibaly (porte-parole du gouvernement) a confié sur RFI : « Ce que nous avions convenu, c’est que la date devait être choisie de façon consensuelle, donc pour nous il n’y a pas de date ». Le ministre de la Communication poursuit en disant : « Je ne sais pas comment il arriverait à cette date du 17 juin si aucune disposition n’est prise pour son accueil ».
Même son de cloche du côté de Kouadio Konan Bertin, dit KKB, ministre en charge de la réconciliation nationale. Il a lui aussi répondu aux confrères en disant qu’il n’est pas informé de l’arrêt de cette date.
Des dissensions sur l’accueil du Woody de « Mama »
Clairement, pour Abidjan, le retour de Laurent Gbagbo n’est pas encore inscrit à la date du 17 juin 2021 sur le calendrier. M. Assoa Adou a peut-être un peu vite parlé en faisant cette annonce qui donne une énième fausse joie aux militants du FPI.
Un autre point divise cependant à Abidjan : c’est le caractère de l’accueil que doit recevoir Laurent Gbagbo. Le RHDP, le parti du Président Alassane Ouattara, souhaite une arrivée discrète de l’ancien prisonnier de Scheveningen. Selon Adama Bictogo, par respect pour la mémoire des victimes de la crise qui a conduit à l’incarcération de Laurent Gbagbo, celui-ci devrait donner dans la sobriété lors de son retour en Côte d’Ivoire.
Du côté du FPI, surtout des Gor (Gbagbo ou rien), ce cas de figure est tout juste inenvisageable. Ils répondent en coeur sur les réseaux sociaux qu’on « ne peut pas demander au soleil de venir la nuit ». Explication, le politicien le plus célèbre de Côte d’Ivoire ne peut entrer dans son pays en catimini alors que des millions d’Ivoiriens s’impatientent de le revoir au pays. Pour les pro-Gbagbo, Alassane Ouattara n’était pas rentré en Côte d’Ivoire en catimini à son retour d’exil à la faveur du forum de réconciliation organisé par Laurent Gbagbo, alors Président.