Au moins 6 personnes et plus de 200 arrestations sur fond de protestations contre l’incarcération de l’ancien président Jacob Zuma en Afrique du Sud.
Pillages et echauffourées en Afrique du Sud L’armée déployée
Face à la multiplication des pillages, l’armée a été appelée en renfort en Afrique du Sud, au quatrième jour de violences déclenchées initialement par l’incarcération de l’ex-président Jacob Zuma. Un mouvement de protestation nourri par le désespoir économique, aggravé par les restrictions imposées depuis fin juin face à une troisième vague meurtrière de Covid-19.
Des magasins ont été pillés et incendiés, et des échauffourées ont éclaté entre la police et les émeutiers dans les grandes villes du pays, suite à l’incarcération de l’ex-président sud-africain
Le porte-parole de la police, Lirandzu Themba, a déclaré que les forces de l’ordre ont procédé à 219 arrestations liées à ces violences – 96 dans la province du Gauteng, qui comprend Johannesburg et Pretoria, et 123 dans la province côtière du KwaZulu-Natal.
Les manifestations et les pillages qui ont commencé jeudi dans le KwaZulu-Natal, se sont poursuivis tôt lundi avec le saccage de grands centres commerciaux. Le Brookside Mall de Pietermaritzburg, dans le KwaZulu-Natal, a été incendié lundi matin.
Zuma, 79 ans, a commencé, mercredi soir, à purger une peine de prison pour outrage à la cour dans le KwaZulu-Natal, et les manifestations qui ont suivi se sont, jusqu’à présent, largement limitées à la province côtière.
La plupart des magasins visés à Johannesburg, samedi, étaient gérés par des migrants originaires de pays tels que le Pakistan, le Bangladesh, l’Éthiopie et la Somalie, mais les pillages se sont étendus pour viser les principaux magasins appartenant à des Sud-Africains dans les centres commerciaux.
Des carcasses grises de voitures brûlées, jonchaient les rues du centre de Johannesburg et d’autres quartiers pris d’assaut la veille. Les commerces de la périphérie de Johannesburg et certaines parties du quartier central des affaires sont restés fermés lundi. Les rues de certaines parties de Johannesburg étaient jonchées de débris, preuve d’un week-end de violentes échauffourées entre la police et les émeutiers.
Lundi matin, des policiers ont été vus engagés dans des affrontements avec des pillards dans le township de Soweto et à Eldorado, au sud de Johannesburg.
Pendant ce temps, l’audience devant la Cour constitutionnelle, celle qui a condamné Jocob Zuma à 15 mois de prison ferme pour outrage fin juin, s’étendait en joutes verbales entre son avocat, Dali Mpofu, et neuf de ses juges.
Jacob Zuma a été jugé coupable par cette cour « parce qu’il a été convoqué à comparaître » devant la commission enquêtant sur la corruption d’État sous sa présidence (2009-2018) « et il n’a pas comparu », a rappelé le juge Mbuyiseli Madlanga pour recentrer les débats.