Dans son discours prononcé le week-end dernier, Mohammed VI a appelé à la réouverture des frontières entre le Maroc et l’Algérie. Les propos du roi marocain sont cependant pris avec des pincettes de l’autre côté de la frontière.
« Alger attend toujours des clarifications » du roi Mohammed VI
22 ans que Mohammed VI est monté sur le trône dans le royaume chérifien. Lors de la Fête du Trône, le 31 juillet 2021, le successeur du Roi Hassan II a prononcé un discours, qui continue de susciter des réactions chez le voisin algérien. Le roi marocain avait en effet rassuré ses voisins algériens, qu’ils n’auront « jamais à craindre de la malveillance de la part du Maroc ». Et ce, dans son élan d’oeuvre à ouvrir la frontière algéro-marocaine.
En dépit du fait que les relations entre Alger et Rabat se sont à nouveau tendues ces derniers temps, le roi Mohammed VI a fait remarquer que « la sécurité et la stabilité de l’Algérie, et la quiétude de son peuple sont organiquement liées à la sécurité et à la stabilité du Maroc ». Par conséquent, le souverain marocain appelle le président algérien, Abdelmadjid Tebboune « à faire prévaloir la sagesse » et à « œuvrer à l’unisson au développement des rapports ».
« Nous renouvelons notre invitation sincère à nos frères en Algérie, pour œuvrer de concert et sans condition à l’établissement de relations bilatérales fondées sur la confiance, le dialogue et le bon voisinage », a-t-il ajouté.
Aucune réaction officielle n’a pour l’instant fusé du côté algérien. « Le plus intéressant, c’est qu’au cours d’un discours annuel aussi important, le roi n’évoque qu’un seul dossier : l’Algérie ! Il ne parle ni de la crise avec Madrid, ni de l’Union européenne, ni de l’Afrique, ni du Sahel, ni de la Palestine, ni du scandale Pegasus, ni du réchauffement climatique… », s’indigne un observateur. Qui relève d’ailleurs que cette « diplomatie du dossier unique » passe mal.
« Nous refusons d’être coincés dans ce tête-à-tête Algérie-Maroc que veut imposer Rabat », explique un haut responsable algérien, qui soutient que son pays attend toujours « des clarifications sur la dernière dérive du royaume » vis-à-vis de l’Algérie. Il s’agit de la note diplomatique du Maroc à propos de « l’autodétermination » du « peuple kabyle ».
D’autres sujets constituent également la pomme de discorde entre les deux pays.