Florence Parly est très remontée contre Choguel Maiga à la suite de sa sortie en marge de l’AG de l’ONU. Pour la ministre française des armées, les propos tenus par le Premier ministre de la transition malienne sont « inacceptables ».
Florence Parly dénonce les manigances dilatoires du Premier ministre de la Transition malienne
Dans un entretien accordé à RFI et France 24, Choguel Maiga s’est montré très incisif contre les autorités françaises qui, selon lui, auraient « abandonné en plein vol », le Mali, alors que le pays était confronté a une situation sécuritaire des plus instables. Faisant le bilan de l’intervention des forces françaises dans la région sahélienne et plus précisément au Mali, le Premier ministre dresse un tableau des plus sombres. « Huit ans après, le terrorisme n’est plus à Kidal, mais il s’est métastasé et les deux tiers du territoire sont aujourd’hui envahis par les terroristes. Huit ans après, l’État malien n’a toujours pas sa souveraineté sur l’ensemble du territoire. »
C’est donc face à cette situation que Bamako cherche des « solutions » pour restaurer l’intégrité territoriale du Mali. À propos des supposées discussions avec le groupe de paramilitaire russe Wagner, le chef du gouvernement malien s’est voulu formel : « Le jour où le gouvernement malien va signer un accord, et ce n’est pas pour longtemps, on rendra public avec qui on a signé. »
La réaction de Florence Parly ne s’est pas fait attendre. La ministre française des Armées a choisi la tribune d’une conférence devant des étudiants de Sciences Po Paris, tenue lundi 27 septembre 2021, pour apporter sa réplique au Premier ministre Maiga. « Il n’y a pas de désengagement français », a indiqué d’entrée la conférencière, avant d’expliquer : « Quand on a 5 000 soldats et qu’on se désengage de trois emprises, et qu’on a l’intention d’en laisser encore plusieurs milliers, lorsqu’on déploie au Sahel des blindés dernier cri, ce n’est pas l’attitude normale d’un pays qui a l’intention de s’en aller. »
« C’est beaucoup d’hypocrisie, c’est beaucoup de mauvaise foi, beaucoup d’indécence surtout parce que ces propos ont été tenus le samedi 25 septembre. Or le vendredi 24 septembre, un 52e militaire français a donné sa vie pour combattre le terrorisme au Sahel », s’est indignée la ministre.
Pour Florence Parly, l’obstination du Premier ministre malien Choguel Kokalla Maïga et de la transition malienne à vouloir vaille que vaille conclure un accord avec le groupe Wagner s’analyse en une volonté, de la part de Bamako de ne pas tenir la date de février 2022, comme date des élections générales au Mali, et par conséquent, de vouloir prolonger la transition. Et ce, en vue « de ne pas tenir les engagements pris vis-à-vis de la communauté internationale » de sortir de la période de transition et revenir à l’ordre constitutionnel au Mali.