Premier vaccin antipaludique, le « RTS,S » autorisé par l’OMS mercredi, est un vaccin déjà administré dans plusieurs pays d’Afrique et qui agit contre un parasite (Plasmodium falciparum) transmis par les moustiques.
Plasmodium: Enfin un vaccin antipaludique contre le parasite le plus mortel au monde
Le nouveau vaccin contre le paludisme doit être déployé massivement chez les enfants d’Afrique subsaharienne, a affirmé mercredi l’Organisation mondiale de la santé.
« C’est un moment historique. Le vaccin antipaludique tant attendu pour les enfants est une percée pour la science, la santé infantile et la lutte contre le paludisme », a déclaré le directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, cité dans un communiqué.
« L’utilisation de ce vaccin en plus des outils existants pour prévenir le paludisme, pourrait sauver des dizaines de milliers de jeunes vies chaque année », a-t-il ajouté.
Pour l’Afrique où le paludisme tue plus de 260.000 enfants âgés de moins de cinq ans chaque année, ce vaccin est synonyme d’espoir, d’autant que les craintes d’une résistance du paludisme aux traitements, augmentent.
Maladie très ancienne, signalée dès l’Antiquité, le paludisme se manifeste par de la fièvre, des maux de tête et des douleurs musculaires puis par des cycles de frissons, fièvre et sueurs. Elle touche à 90% les femmes enceintes, les nourrissons et les enfants de moins de cinq ans comme le rappelle l’ONG Médecins sans frontières.
Au total, cinq espèces de parasites du genre Plasmodium, tous transmis par les piqûres de moustiques, sont responsables de cette maladie. Le Plasmodium falciparum est l’espèce la plus pathogène et responsable des cas mortels.
Le vaccin « RTS,S » se déploie à l’échelle mondiale
Depuis 2019, trois pays d’Afrique subsaharienne, le Ghana, le Kenya et le Malawi, ont commencé à introduire le vaccin dans des régions sélectionnées où la transmission du paludisme est de modérée à sévère. Deux ans après le début de ce premier test grandeur nature au monde, 2,3 millions de doses de vaccin ont pu être administrées.
Fabriqué par le géant pharmaceutique britannique GSK, le « RTS,S » est le premier vaccin, et le seul jusqu’à présent, ayant montré une efficacité pour réduire significativement le nombre des cas de paludisme, y compris de paludisme grave menaçant le pronostic vital, chez les enfants. Les résultats du projet pilote de vaccin ont montré qu’il « réduit considérablement le paludisme sous sa forme grave de 30% », a déclaré Kate O’Brien, directrice du département Vaccination à l’OMS.
En mai 2018, les autorités nationales de réglementation du Ghana, du Kenya et du Malawi ont autorisé son utilisation dans les zones pilotes. Selon l’OMS, les essais cliniques de phase 3 ont démontré que le vaccin, lorsqu’il est administré en 4 doses, prévient 4 cas de paludisme sur 10, et 3 cas sur 10 de paludisme grave menaçant le pronostic vital.
Mais avant un déploiement massif, la prochaine étape majeure sera celle du financement. L’Alliance du vaccin (Gavi) a annoncé qu’elle allait examiner, ainsi qu’avec les autres acteurs concernés, « si et comment financer un nouveau programme de vaccination contre le paludisme dans les pays d’Afrique subsaharienne », dans un communiqué publié après l’annonce de l’OMS.
Notons qu’un enfant meurt toutes les deux minutes du paludisme dans le monde, selon l’OMS.