Le Port de San Pedro pourrait connaitre des heures chaudes dans les jours à venir. Et pour cause, un audit diligenté par les autorités ivoiriennes noircit la gestion du directeur général, Hilaire Lamizana, rapporte Africa Intelligence.
Port de San Pedro : Hilaire Lamizana sur la sellette ?
Africa Intelligence révèle dans sa parution du mardi 19 octobre 2021 que le pouvoir d’Alassane Ouattara a sollicité un audit du Port de San Pedro auprès des cabinets ivoiriens Fidec et MB & Associés. Selon le média français, les conclusions de ce check-up ne sont pas du tout en faveur d’Hilaire Lamizana. En effet, précise notre source, l’audit a montré que le directeur général du second port de la Côte d’Ivoire a décidé de « l’établissement d’une antenne à Abidjan à l’hôtel Palm Club à 11,5 millions de francs CFA/mois puis une maison achetée à 400 millions de francs CFA et rénovée à 450 millions de francs CFA sans appel d’offre ».
Il faut préciser que l’audit a porté sur les finances et la gestion du Port de San Pedro. Les résultats ont déjà atterri sur la table de Patrick Achi dont les conseillers ont pour mission d’éplucher les 300 pages fournies par les cabinets Fidec et MB & Associés. Le directeur général du Portefeuille de l’État, Seydou Bamba, s’est également penché sur le dossier.
Une autre fausse note constatée dans la gestion d’Hilaire Lamizana, un « emprunt non documenté contracté auprès du géant indo-singapourien du négoce agricole Olam ». Africa Intelligence ne manque pas de souligner que ce crédit contracté en 2016 « n’a laissé qu’un reliquat de 100 millions de francs CFA » dans le livre des comptes du Port de San Pedro. Par ailleurs, les auditeurs n’ont pu déterminer le montant ni l’objet de ce prêt.
L’audit va plus loin en mettant en lumière des émoluments perçus par Yaya Dembélé, le président du conseil d’administration (10 millions de francs CFA) et les autres administrateurs (30 millions de francs CFA). Les regards sont désormais tournés en direction d’Alassane Ouattara, qui s’est engagé depuis peu dans la lutte contre la corruption dans les structures de l’État. Hilaire Lamizana sera-t-il évincé de la tête du Port autonome de San Pedro qu’il dirige depuis 2014 ?