Le directeur général des Transports terrestres et de la circulation, Lucien Tiéssé, a dévoilé, mardi, les avancées et perspectives du déploiement de la vidéo-verbalisation pour lutter contre l’incivisme sur les routes en Côte d’Ivoire.
Vidéo-verbalisation en Côte d’Ivoire : Ce qui est réservé aux engins à trois roues
Après plusieurs semaines de campagne de sensibilisation satisfaisante au respect du code de la route, la répression des infractions au code de la route par la vidéo-verbalisation dans le Grand Abidjan, a débuté le 7 septembre 2021. L’impact du nouvel outil technologique ne s’est pas fait attendre, six mois seulement après la phase test.
Au cours du rendez-vous hebdomadaire « Tout Savoir Sur », cadre d’échanges entre des journalistes, des acteurs de la société civile et une autorité de l’administration publique, initié par le CICG, Lucien Tiéssé a noté une tendance baissière remarquable des cas d’infractions.
« La phase de répression a fait son effet. Avant cette phase, nous avons fait un test de six mois sur la période de mai 2018 à janvier 2019. Près de 1,3 million d’infractions ont été enregistrées par le système à Abidjan. Depuis la phase de répression, nous sommes passés à 300 000 cas d’infractions et le taux de règlement est de 80%. Ce système a assagi les usagers de la route », s’est réjoui Lucien Tiéssé.
Avant d’inviter les usagers de la route à s’approprier le dispositif de vidéo-verbalisation pour éviter les accidents en cette période de fêtes de fin d’année. Pour le directeur général des transports terrestres, l’introduction de la vidéo-verbalisation, qui vise à renforcer le dispositif de contrôle sur la voie publique grâce aux caméras, contribue à la réduction très significative des accidents de circulation mortels.
En effet, depuis l’entrée en vigueur de la vidéo verbalisation, 545 cas d’accidents ont été enregistrés en septembre 2021, dont 15 personnes tuées et 570 cas d’accidents en octobre, dont 14 tués. En ce qui concerne les motos et tricycles (2 et 3 roues), l’accent est mis sur, entre autres mesures, l’immatriculation et la visite technique obligatoires de tous les véhicules motorisés y compris les 2 et 3 roues (quelle que soit la cylindrée dans les grandes agglomérations) ; la mise en place d’un plan de circulation spécifique pour les motos et tricycles ; l’installation de panneaux de signalisation adéquats dans le District d’Abidjan ; l’obligation de détenir le permis A pour les conducteurs des motos et tricycles ; le port obligatoire du casque pour les conducteurs des motos et tricycles ; l’équipement d’accessoires (rétroviseur, avertisseur sonore, gilet réflectorisant, etc.) ; la mise en place d’une réglementation spécifique applicable aux motos et tricycles affectés aux livraisons de colis, etc.
Lucien Tiéssé a annoncé qu’après Abidjan, la vidéoverbalisation sera progressivement déployée à l’intérieur du pays. Il a exhorté les usagers de la route à s’approprier le dispositif de vidéoverbalisation pour éviter les accidents.
Forger une nouvelle génération de conducteurs, plus consciencieux, plus respectueux du Code de la route et des principes liés à la conduite routière, tel est l’enjeu de la mise en place du système de transport intelligent et la vidéo-verbalisation concédé à l’entreprise Quipux Afrique par le gouvernement ivoirien.
Occasion pour M. Lucien Tiéssé de revenir sur le mécanisme de notification à un usager de la route après une infraction constatée par la vidéo-verbalisation.
« L’usager contrevenant est notifié par un SMS via le propriétaire du véhicule. Il faut savoir que le ministère des Transports a une base de données qui intègre l’ensemble des conducteurs. Tous ceux qui sont titulaires du permis de conduire se retrouvent dans cette base de données. On y trouve également un registre de véhicules. Tous les véhicules en circulation en Côte d’Ivoire y sont enregistrés avec le nom de leur propriétaire et ses contacts. Lorsqu’un véhicule fait l’objet d’une infraction, c’est le propriétaire dont les références sont inscrites sur la carte grise, qui est notifié par le SMS », a précisé Tiessé Lucien.
Une fois notifié, le propriétaire du véhicule incriminé se rend dans un Centre de Gestion Intégrée pour s’acquitter de son amende. Il a la possibilité aussi de le faire via un paiement mobile money ou appeler le numero vert 1302 pour toute information complémentaire.
La Côte d’Ivoire, à l’instar de tous les pays du monde, s’est retrouvée confrontée à l’épineux problème de l’insécurité routière, surtout ces dernières années où ce problème a pris des proportions inquiétantes.
En 2013, il a été enregistré 814 tués dans les accidents routiers. Ce nombre est passé à 1465 tués en 2019. En 2020, malgré les restrictions imposées par la COVID 19 aux déplacements des populations, 1509 personnes ont été tuées dans les accidents routiers. Pour plus de 90% de ces accidents, les causes sont essentiellement humaines, selon des statistiques du ministère ivoirien des Transports.
Notons que la métropole d’Abidjan a été choisie comme terrain test pour cette nouvelle phase. Dans le cadre de la mise en œuvre pratique du Système intelligent de gestion de la circulation routière (projet STI), la ville tentaculaire s’est vue dotée de 140 radars, nombre que le gouvernement entend porter à 200 d’ici à la fin de l’année.