Le gratin politico-militaire sénégalais s’est bousculé le 26 mars pour le lancement du Groupe de réflexion défense et stratégie (GREDS), nouveau think-tanks porté par des gradés, universitaires et hauts fonctionnaires.
Think-tanks dakarois: Au coeur du cercle fermé du président Macky Sall
Depuis une dizaine d’années, Dakar s’est imposée comme la vitrine internationale de la « réflexion stratégique » en Afrique de l’Ouest. Un écosystème où se côtoient ministres, anciens généraux, chercheurs et bailleurs de fonds.
A la tête de cet organisme, dont les travaux ont vocation à être partagés directement auprès des autorités sénégalaises : Ibrahima el-Hadji Sall, ancien ministre du plan (1998-2000) sous Abdou Diouf (1981-2000). Il dirige aussi, depuis 2019, la Commission d’évaluation et de suivi des politiques et programmes publics au sein du cabinet du président Macky Sall. Diplômé d’Harvard, cet ancien enseignant à HEC Paris dispose d’un carnet d’adresses bien fourni au Sénégal comme à l’étranger, qu’il entend largement mettre à profit pour le bénéfice du GREDS.
A Dakar, cet organisme vient prendre sa place au sein d’un écosystème de think-tanks déjà bien développé. Créé avec la bénédiction de l’Etat sénégalais, le GREDS s’appuie sur une poignée d’officiers, dont le colonel Chérif el-Oualide Mbodje, qui en est le secrétaire général. Ce dernier a notamment été chef des opérations à l’état-major de l’armée de terre dans les années 2000, avant de servir comme commandant de secteur dans le cadre de la Mission de l’organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco) en 2010.
Pour son lancement, l’organisme a également convié le général Abdoulaye Fall, ancien chef d’état-major général des armées (CEMGA) et ex-ambassadeur en Chine. Figurait sur la liste des invités Alioune Sall, professeur à la faculté de droit de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) et membre de la Commission des droits de l’Homme de l’ONU. Le GREDS a notamment vocation à devenir un cénacle propice aux échanges informels sur des sujets particulièrement sensibles, à l’instar de la crise casamançaise.