La 15e Convention des parties sur la Désertification et la Sécheresse (COP 15) s’est ouverte ce lundi 09 mai 2022 à Abidjan, en présence du président de la République, Alassane Ouattara.
Ouverture officielle de la Cop 15 : le Président Alassane Ouattara appelle à la mobilisation collective pour la restauration des terres dégradées
Le Président de la République de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, a indiqué, le lundi 09 mai 2022 à Abidjan, que le Sommet des Chefs d’État tenu dans le cadre de la 15e Convention des parties sur la Désertification et la Sécheresse (COP 15) doit être celui de l’espoir et de la mobilisation collective des Etats et des partenaires au développement en faveur des initiatives de restauration des terres et de reconstitution du patrimoine forestier de nos pays.
»Nos peuples fondent beaucoup d’espoir sur nous. Nous n’avons pas le droit de les décevoir. Agissons vite, agissons ensemble pour donner une nouvelle vie à nos terres », a-t-il insisté. Pour Alassane Ouattara, face à la menace de la dégradation des sols et de la sécheresse, il est essentiel d’adopter des politiques qui soutiennent la résilience des populations, notamment les plus vulnérables.
Il est également essentiel, a-t-il déclaré, d’accélérer la mise en œuvre des décisions majeures de l’Accord de Paris sur le climat. »A cet égard, je voudrais réitérer mon appel à l’égard des pays développés à réduire leur émission de gaz à effet de serre, de tenir l’engagement de mobiliser 100 milliards de dollars par an afin d’aider les pays en développement à réussir leur adaptation aux changements climatiques et leur transition énergétique », a-t-il plaidé.
« La dégradation des terres affecte 52% des terres agricoles »
Alassane Ouattara a félicité le Fonds monétaire international (FMI) pour la mise en place du Fonds fiduciaire sur la durabilité en vue d’aider les pays vulnérables à faire face aux défis structurels qui présentent des risques macroéconomique tels que les changements climatiques et les pandémies.
Sur cette base, le Président ivoirien a invité les pays donateurs, dans un élan de solidarité internationale, à contribuer financièrement, à ce fonds fiduciaire du FMI, ainsi qu’au Fonds Vert climat des Nations unies et au Fonds pour l’environnement mondial. Le Chef de l’État a également salué le leadership de son homologue nigérian, Muhammadi Buhari, à la tête du projet »La Muraille verte » dont l’objectif est de restaurer 100 millions d’hectares de terres dégradées en Afrique sur près de 8 000 km au Sud du Sahara.
Tout en rappelant que le sommet se tient dans un contexte d’urgence climatique qui impacte durement nos politiques de gestion des terres et à un moment où les économies sont fragilisées par les impacts de la COVID-19 et les effets de la crise russo-ukrainienne avec la hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie, Alassane Ouattara a estimé qu’aujourd’hui, il faut aller plus loin et mobiliser de nouveaux partenaires. Notamment, les entreprises du secteur privé impliquées dans les chaînes de valeur des produits agricoles.
Selon les données disponibles, la dégradation des terres affecte 52% des terres agricoles, menaçant ainsi l’existence de 2,6 milliards de personnes qui dépendent de l’agriculture. La désertification et la Sécheresse causent la perte de 12 millions d’hectares chaque année, soit près de 23 hectares par minute. La dégradation des terres affecte directement 74% des personnes pauvres dans le monde.
Patrick Achi souligne l’importance de la COP 15 pour les zones rurales
Bien avant le démarrage officiel de la COP 15, le Premier ministre ivoirien Patrick Achi a effectué, dimanche, une visite des salles et sites dédiés à cette rencontre contre la désertification. A cette occasion, le chef du gouvernement est revenu sur l’importance de la COP 15 pour les populations installées en zones rurales.
« Quand on parle de terre, on parle d’abord du monde rural aussi bien en cultures vivrières qu’en cultures d’exportation et de lutte contre la désertification et de lutte contre la destruction des forêts (…) L’intérieur est important surtout, les femmes et les jeunes qui vont être les premiers bénéficiaires de ces assises», a rappelé le chef du gouvernement ivoirien.
Plusieurs centaines de femmes et de jeunes des différentes régions de Côte d’Ivoire, ont été conviés à Abidjan pour participer à la COP 15. « Pour amener les populations pas seulement urbaines mais aussi à l’intérieur du pays à y participer, le forum des femmes ou encore le caucus genre a fait venir de l’intérieur du pays des centaines et des centaines de jeunes des 31 régions de la Côte d’Ivoire », a indiqué Patrick Achi.
Le Premier ministre qui avait à ses côtés les ministres de l’Environnement, de la Communication et de la Culture, n’a pas manqué de souligner l’engagement de la Côte d’Ivoire avec à sa tête, le président Alassane Ouattara en faveur d’une agriculture respectueuse de l’environnement.
« La Côte d’Ivoire est déjà un pionnier dans ce domaine puis qu’on sait que la cacaoculture durable est l’un des grands champs d’action du gouvernement et également, le code forestier et toute la législation qui a été prise pour pouvoir préserver notre forêt, mieux la reconstituer », a dit Patrick Achi.