Mort à l’âge de 78 ans, Bernard Tapie, ex-ministre et homme d’affaires français, a laissé derrière lui une dette de plus de 600 millions d’euros.
Bernard Tapie, symbole de la réussite puis de la faillite
C’est la douche froide pour la famille Bernard Tapie. L’avocat du défunt homme d’affaires a affirmé dans Paris Match du 10 février 2022 : « Son obsession était de mettre Dominique (son épouse et la mère de ses enfants, ndlr) à l’abri. Il espérait qu’après sa disparition, ses créanciers seraient plus cléments ».
À défaut de laisser un joli patrimoine à sa femme et ses enfants, l’ex-patron de l’Olympique de Marseille (OM) a laissé des dettes que son épouse Dominique devra rembourser si elle accepte sa succession.
Le patrimoine de Bernard Tapie est à la merci de ses créanciers. Il aura vécu une vie tumultueuse enrobée de scandales avec la justice, trente années durant.
Symbole de la réussite patronale dans les années 1980, le légendaire patron de l’Olympique de Marseille dans les années 1990 aura ses actifs liquidés aux enchères seulement huit mois après sa mort.
Les biens de l’ex-homme d’affaires
Outre son hôtel particulier, Bernard Tapie était également propriétaire d’une villa à Saint-Tropez, la Mandala, évaluée entre 50 et 70 millions d’euros et d’une maison à Combs-la-Ville qui estimée elle aussi à 10 millions d’euros.
Ses actions dans le groupe de presse marseillais La Provence seraient estimés à au moins 50 millions d’euros.
Dominique Tapie, veuve et administrateur
À ce jour, difficile de connaître la véritable valeur de la fortune de l’ancien président du club de l’OM que RFI et Le Monde avaient faussement annoncé pour mort le 16 novembre 2020 avant son décès le 3 octobre 2021. Certaines sources évoquent 300 millions d’euros comme valeur réelle de la fortune de l’ex-homme d’affaires.
Les deux principales sociétés de Bernard Tapie, Groupe Bernard Tapie (GBT) et Financière et immobilière Bernard Tapie (FIBT), furent placées en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce en 2020.
De son côté, Dominique Tapie, épouse de Bernard Tapie, détient un hôtel particulier à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), acheté à travers la société Dolol.
Ses descendants, quant à eux, pourraient finalement choisir d’accepter la succession « sous bénéfice d’inventaire », de manière à prendre le temps d’évaluer les conséquences d’un accord ou d’un refus.
La gestion des affaires judiciaires en cours devrait échoir à Laurent Tapie, l’un des deux fils, déjà très investi dans la gestion du patrimoine et les procédures en cours de son père.
Le buzz Stéphane Tapie
Quant à Stéphane Tapie, il fait parler de lui pour tout autre chose. Il n’a pas hésité à révéler le mystère qui entoure sa date de naissance le 28 décembre 2021, sur Instagram, évoquant une énigme sous forme d’erreur administrative.
Le fils de Bernard Tapie avait expliqué qu’il serait né le 5 août 1969, « mais tous mes papiers officiels, passeport, carte d’identité, permis de conduire, portent la date du 9 août. Que s’est-il passé ? », a ainsi interrogé celui qui avait été menacé sur le plateau de « Touche pas à mon poste » (TPMP) par le braqueur de Kim Kardashian, Yunice Abbas.
Ce dernier ne supportait que très modérément les remarques de Stéphane Tapie lors de sa tournée des plateaux télé pour la promotion de son livre. Il lui avait lancé : « Je ne le trouve pas légitime car il est en train de faire l’apologie d’un crime pour lequel il n’est toujours pas jugé ».
Plus loin, le fils de l’ancien patron de l’Olympique de Marseille, alors chroniqueur dans TPMP, ajoutait : « Je trouve absurde qu’on reçoive ce monsieur partout dans les médias. Je trouve ça limite que quelqu’un en cours de jugement vienne fanfaronner sur les plateaux. Je vois votre attitude, vous regardez Kardashian en train de pleurer, ça vous fait marrer… Je vous trouve vraiment ignoble ».
Yunice Abbas avait répondu : « C’est vous qui me faites rire, parce que depuis tout à l’heure vous me cherchez. Je vous vois arriver mais vous allez voir à qui vous avez affaire ! »
Les dernières années de Bernard Tapie
Les dernières années de la vie de Bernard Tapie ont été marquées par des affaires judiciaires. L’affaire Tapie – Crédit lyonnais a été la plus médiatisée. Depuis 1992, elle opposait Bernard Tapie à la Société de Banque Occidentale (SdBO), filiale du Crédit lyonnais, une banque publique lors des faits.
En 1992, Bernard Tapie, nommé Ministre sous François Mitterrand, souhaite vendre Adidas pour se conformer à la règle contre le conflit d’intérêt édictée par l’ancien Président français. Adidas, alors en cours de redressement, perdait beaucoup d’argent. Il mandate donc la Société de Banque Occidentale (SdBO), une filiale du Crédit lyonnais pour la vente. Le Crédit lyonnais va vendre Adidas à 472 millions d’euros. Bernard Tapie ne conteste alors pas la vente.
Mais quelques années plus tard, l’homme d’affaires découvre que le Crédit lyonnais a effectué un montage opaque par lequel il a revendu Adidas à un groupe d’investisseurs avec une option de revente à Robert Louis-Dreyfus, son successeur à la tête de l’OM. Cette manœuvre a permis à la banque d’engranger une plus-value de 396 millions d’euros.
Tapie cherche donc à récupérer les fonds par un arbitrage concluant cette affaire en 2008 sous Nicolas Sarkozy. Cet arbitrage est contesté et en juin 2021, le parquet général a requis une peine de cinq ans de prison avec sursis et 300.000 euros d’amende contre l’homme d’affaires pour « complicité d’escroquerie » et « détournement de fonds publics ».
Affaibli par la maladie, un cancer, Bernard Tapie ne s’était pas présenté aux dernières audiences de son procès. Il décèdera des suites de ce cancer le 3 octobre 2021.