« Rafiki » (amie), le film sur une histoire d’amour lesbien entre deux adolescentes de la Kenyane Wanuri Kahiu est en compétition officielle au Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) ouvert samedi.
Un film d’amour de deux adollescentes présenté au Fespaco
Le long-métrage raconte une histoire d’amour homosexuel entre Kena et Ziki, filles de deux adversaires politiques rivaux.
Kena, garçon raté, joue au foot avec les garçons, fait du skate tandis Ziki, sensuelle, a des rondeurs et porte des tresses rose bonbon.
La réalisatrice met en scène une idylle entre ces deux jeunes femmes qui se sont jurées par un pacte de sang d’être différentes des kenyanes classiques, de » bonne épouses ».
Amoureuses, l’une de l’autre, les deux filles vont affronter leurs familles qui fréquentent la même église, leurs amis et le regard de la société où la pratique est considérée comme illégale.
Leur histoire est un épilogue empreint de tristesse. Le film censuré au Kenya avait été projeté au Festival de Cannes.
Projeté mardi à Ouagadougou, « Rafiki » laisse une « grosse part à la réflexion ». Wanuri qui « travaille actuellement sur son deuxième » long-métrage était absente à la diffusion mardi matin au Ciné Burkina.
Le débat sur l’homosexualité « doit être posé »
Après la diffusion, le député à l’Assemblée nationale burkinabè Tahirou Barry, membre du jury de l’un des prix spéciaux du Fespaco a réagi. « Les politiques doivent avoir le courage de traiter cette question en tenant compte des réalités et valeurs africaines ».
M. Tahirou affirme que l’homosexualité « n’a pas sa place dans la société africaine » notamment au Burkina.
Il préconise une « sensibilisation » ou un traitement « par les moyens modernes qui existent » contre cette pratique qu’il considère comme « une déviation ».
Wanuri Kahiu est co-fondatrice d’Afrobubblegum, une agence média qui soutient, crée et commande des oeuvres d’art africains amusants, ardents et frivoles.