En Côte d’Ivoire, l’ensemble des syndicats des agents de la direction générale des impôts (Dgi) hausse le ton. Il s’engage à aller au bout si leur cri du cœur n’est pas écouté. Pour ce faire, les syndicats ont déposé un préavis de grève à la DGI le mardi 25 juin 2024.
Côte d’Ivoire : l’ensemble des syndicats de la DGI dépose un préavis de grève
Après l’assemblée générale extraordinaire, qui a eu lieu le 2 mars 2024 dernier, sur le site fiscal de Cocody, les syndicats de la direction générale des impôts ont décidé de se faire entendre à travers un préavis de grève. Le but principal de cette initiative des syndicats est d’obliger leur tutelle à trouver une solution à leurs différentes préoccupations qui « entravent le bon fonctionnement » de ce service stratégique.
En effet, depuis le mois de février dernier, c’est l’histoire de détournement de 400 milliards de FCFA au sein de la régie financière qui est en vogue. Une situation qui a entraîné la suspension de 63 agents, dont 60 caissiers et trois receveurs. Cet état de chose a été mal perçu par plusieurs agents ainsi que les syndicats. Ainsi, ils demandent un traitement efficient et équitable des agents à la DGI.
Pour le secrétaire le général du Syndicat national des agents de la Dgi (Syna-Dgi), Diallo Nabo, il est important que les autorités pensent à la réintégration des agents suspendus. « Nous demandons un traitement équitable et clair des agents de la Dgi. L’enquête est en cours et on suspend nos collègues. Ils ne sont que présumés et donc sur la base de leur présomption, nous souhaitons qu’ils soient réintégrés, mais aussi que l’enquête touche toutes les directions et tous les services afin que la vérité en ressorte », a déclaré le secrétaire.
Cette pensée a été soutenue et appréciée par nombreux secrétaires généraux des autres syndicats, à savoir le Syndicat national des agents du fisc (Synafisc), l’Union nationale des agents des impôts de Côte d’Ivoire (Unagici), le Renouveau syndical des agents du fisc (Resafisc) et le Syndicat libre des agents des impôts (Sylai), respectivement thé Jasmin, Ivan Bohué, Zéréyé Zédou et Losseni Koné.
Il faut préciser que la réintégration des agents n’est pas la seule préoccupation des syndicats. Ils demandent également la nomination des directeurs régionaux de la Dgi. Selon eux, ces nominations semblent être rangées dans le placard depuis la prise de fonction de l’actuel directeur général, Ouattara Sié Abou, nommé à la suite d’un appel à candidatures. Le sujet concernant les cotisations des agents pour l’assurance maladie est aussi sur la table. Une dette estimée à environ 35 milliards de FCFA.
« Depuis l’arrivée de notre directeur général, les nominations qui sont du ressort du gouvernement traînent. Il nous a fallu environ un an pour que les directeurs généraux adjoints et les directeurs centraux soient nommés. Et depuis, les directeurs régionaux ne sont pas nommés. Cette situation crée un environnement malsain et la démotivation de certains agents. Nous souhaitons que le gouvernement règle très vite ce problème, et que l’équipe de direction soit constituée et fasse son travail. Les enjeux sont importants pour la Dgi et même pour l’économie ivoirienne qui dépend en grande partie des impôts », a expliqué Losseni Koné, le Syndicat libre des agents des impôts (Sylai).
Cette démarche des syndicats va certainement attirer l’attention des autorités étatiques à prendre les dispositions nécessaires pour inviter le pire.